2000 a été marquée par la mise en place des Centres Régionaux d'Investissement et la nomination d'un gouvernement à forte connotation économique. Le dispositif actuel répond à un besoin pressant chez les milieux d'affaires. Encore faut-il que les investisseurs franchissent le pas. Sur le plan économique, l'année 2002 a été sans doute, celle de la mobilisation à grande échelle pour la relance des investissements. C'est la lettre Royale, adressée le 9 janvier dernier à l'ancien Premier ministre Abderahmane Youssoufi, qui a fixé les grandes lignes de la nouvelle politique qui sera engagée dans ce domaine. Dans ce document de référence, le Souverain a mis l'accent sur la nécessité de « promouvoir l'investissement, notamment les projets des petites et moyennes entreprises, de l'artisanat, du tourisme, de l'habitat, des secteurs industriels et agro-industriels, et miniers qui sont créateurs d'emplois et de richesses, promoteurs de développement et facteurs du renforcement des capacités productives et d'épargne de notre jeunesse et des couches moyennes qui ambitionnent légitimement d'accéder à plus de progrès, de responsabilité et d'épanouissement ». Pas besoin ici de rappeler les difficultés que rencontrent les promoteurs en raison des formalités nombreuses et complexes exigées pour la constitution de sociétés ou d'entreprises individuelles et l'aboutissement des procédures administratives nécessaires à l'acte d'investir. Dans ce mémorandum, le Souverain a donné ses directives pour la création des Centres régionaux d'Investissement (CRI). Leur mise en place répond à un besoin ressenti depuis longtemps chez les milieux d'affaires. Le document fixe également un délai raisonnable et rapproché pour statuer sur les dossiers des projets d'investissement. On assiste alors à une nouvelle approche dans la gestion des investissements. « Le cadre régional peut être la dimension territoriale et administrative la plus opportune, compte tenu des moyens dont dispose actuellement notre administration territoriale, pour résoudre les problèmes liés aux procédures d'investissement », pour reprendre les termes de la lettre Royale. Créés sous la responsabilisation des Walis, les CRI se fixent deux objectifs : l'aide à la création d'entreprises et l'aide aux investisseurs. Selon ce principe, ils seront composés de deux guichets. Le guichet d'aide à la création d'entreprises est l'interlocuteur unique de toutes les personnes qui veulent créer une entreprise, quelle qu'en soit la forme, et qui souhaiteront avoir recours à ce service. Ce guichet pourra disposer d'annexes au niveau provincial, préfectoral ou communal, selon besoins et selon moyens. Son personnel met à la disposition des demandeurs un formulaire unique dans lequel figurent tous les renseignements exigés par la législation ou la réglementation pour la création de l'entreprise. Le second guichet procure aux investisseurs toutes les informations nécessaires et utiles pour l'investissement régional, étudie toutes les demandes d'autorisations administratives ou prépare tous les actes administratifs, nécessaires à la réalisation des projets d'investissement dans des secteurs industriels, agro-industriels, miniers, touristiques, artisanaux et d'habitat, lorsqu'il s'agit d'investissements dont le montant est inférieur à 200 millions de DH, et ce, afin de permettre au Wali de région de délivrer les autorisations ou de signer les actes administratifs afférents à ces investissements. Ce guichet étudie également pour les investissements concernés par les secteurs précités, mais dont le montant est égal ou supérieur à 200 millions de DH, les projets de contrats ou de conventions à conclure avec l'Etat, en vue de faire bénéficier l'investisseur des avantages particuliers, et les transmet à l'autorité gouvernementale compétente pour approbation et signature par les parties contractantes. Il propose entre autres des solutions amiables aux différends entre les investisseurs et les administrations. Les responsables des collectivités sont censés s'inscrire dans cette nouvelle démarche. D'ailleurs, la lettre royale insiste sur le rôle des présidents des conseils communaux en matière d'exécution les décisions des conseils, mais également d'appliquer les lois qu'ils exécutent en leur qualité d'autorité administrative locale. Autant donc d'attributions qui permettront aux CRI de faciliter la vie aux investisseurs. Sur le terrain, le travail de ces Centres comment déjà à se faire sentir. Toutefois, le dispositif mis en œuvre pour drainer les investissements reste incomplet, selon la communauté d'affaires. Plusieurs opérateurs économiques soulignent la nécessité de mettre en place des équipes pour démarcher des investisseurs potentiels à l'étranger. D'autant plus, que les CRI se contentent de faciliter l'acte d'investir et non pas d'aller prospecter. Du moins pour le moment. Le Maroc n'est pas le seul pays de la région à vouloir attirer des investisseurs de taille. D'où la nécessité de renforcer la diplomatie économique.