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Le coût de l'administration
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 10 - 05 - 2002

Les avis sont partagés sur la démarche à adopter pour affronter le chantier de la réforme de l'administration. Les milieux économiques restent sur leur faim.
Annoncée en grande pompe, la tenue du 1er colloque sur la réforme de l'administration est perçue par des milieux économiques comme étant une opération de communication d'un « bilan » et non pas une initiative pour activer la refonte du dispositif actuel. Une chose est sûre : une telle démarche est loin de rassurer aussi bien l'opinion publique que les opérateurs économiques sur la réelle capacité du gouvernement à affronter ce chantier, en fonction des priorités et selon un calendrier bien précis. Pour le moment, on en est toujours au stade de réflexion, alors que les opérateurs ont besoin d'actions concrètes pour faciliter les procédures administratives liées à l'investissement. Certes, des efforts ont été engagés (réforme de la passation des marchés publics…), mais ils ne sont pas à la hauteur des ambitions affichées par les milieux des affaires.
Rappelez-vous, l'équipe Youssoufi s'est engagée depuis son arrivée aux commandes en 1998 de toiletter l'appareil administratif pour promouvoir les investissements nationaux et internationaux. Il fallait attendre la lettre royale concernant la mise en place des centres régionaux d'investissements pour que les opérateurs économiques se sentent rassurés sur la direction qu'allait prendre la réforme de l'administration.
Par ailleurs, il faut bien admettre que le discours gouvernemental autour de la réforme de l'administration a toujours manqué de clairvoyance. L'Exécutif se limite à mettre en avant les maux dont souffre l'administration sans pour autant proposer des solutions de rechange. Certes, le chantier est difficile (13% du PIB est absorbée par les salaires des fonctionnaires !) , mais cela n'empêche pas le gouvernement d'activer la cadence. Encore quatre ans de perdus ! Cela n'a pas empêché le ministre de la Fonction publique de suggérer un consensus national autour de la réforme, alors qu'il y a urgence. Un consensus, pourquoi faire, du moment où les maux de l'administration sont connus de tous. Moraliser la vie publique, d'accord mais ce n'est pas à travers une campagne de communication nationale qu'on peut atteindre des objectifs dans des délais rapides. L'administration manque de moyens pour veiller au respect des procédures. C'est là où le bas-blesse.
Les lourdeurs administratives sont toujours là. Les investisseurs demandent une forte mobilisation de l'Etat pour simplifier les procédures. Le manque à gagner en matière d'investissement est énorme. Le colloque a abordé cette question mais d'une manière superficielle.
Le discours autour de la déconcentration administrative, la réhabilitation de l'éthique, la simplification des procédures et la reconstitution de la relation entre administration et usagers a dominé cette rencontre dont les promoteurs n'ont pas réussi à calmer les esprits des milieux économiques.


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