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Coopération Sud-Sud : Les carences
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 27 - 12 - 2002

La faiblesse des échanges commerciaux du Maroc avec ses partenaires du Sud lève le voile sur les contraintes juridiques et structurelles qui pèsent sur le développement du partenariat économique Sud-Sud.
Quelles sont les forces et les faiblesses des accords commerciaux préférentiels conclus par le Maroc avec les pays du Sud ? A en juger par l'évaluation de l'application de ces accords menée par la DPEG (Direction de la Politique Economique Générale), relevant des Finances, force est de constater que le cadre législatif qui régit ces échanges «demeure faiblement utilisé et que son impact sur les échanges extérieurs reste limité eu égard à la demande potentielle de ce pays».
Avant d'étayer son jugement, la DPEG rappelle que le royaume a conclu 60 accords commerciaux avec les pays en voie de développement : 15 avec les pays arabes, 17 avec les pays africains, 11 avec les pays asiatiques, 8 avec les pays d'Amérique Latine et 9 avec les économies en transition d'Europe Centrale et Orientale. Le montant global des échanges commerciaux du Maroc avec ces pays s'est élevé en moyenne annuelle à 3,5 milliards de dollars, ce qui représente 20,7% de la valeur totale des échanges extérieurs du Maroc durant la même période.
En analysant la décomposition des exportations marocaines, par catégorie de produits, la DPEG relève le poids encore important des produits primaires, biens intermédiaires et biens de consommation. En termes de chiffres, ces derniers ont représenté durant la décennie 1990-2000, respectivement 22%, 24% et 29% du total des exportations marocaines destinées aux partenaires du Maroc. Quant à la configuration des importations, la Direction souligne qu'elle est restée quasiment stable. Et d'ajouter que durant la même période, les importations étaient composées essentiellement de produits primaires 65%) et de produits mixtes (13%).
En ce qui concerne le commerce préférentiel engagé par le Maroc avec les pays du Sud, la DPEG constate selon son analyse que « son poids demeure encore faible et ne dépasse pas pour la période 1996-1996, 0,45% des exportations et 4,65% des importations du royaume». Selon toujours la Direction de la Politique Economique Générale, «ce faible niveau s'explique aussi bien par les limites d'ordre juridique régissant les relations commerciales bilatérales que par la structure et l'orientation des flux commerciaux spécifiques à chaque pays».
S'agissant des pays arabes, il faut bien admettre qu'en dépit de la mise en œuvre d'un cadre préférentiel sous l'égide de la Ligue Arabe, les échanges commerciaux du Maroc avec ces pays reste en deçà de son potentiel et demeure concentré sur un nombre limité de produits et de pays. A titre de rappel, les échanges avec les pays arabes se sont établis, en moyenne annuelle, à 1,4 milliard de dollars entre la période 1990/2000. Soit 9% de la valeur totale des échanges extérieurs du Maroc. La DPEG précise que ces échanges se sont soldés par un déficit annuel moyen de 535 millions de dollars. Si l'on exclut les phosphates et le pétrole brut, le Maroc a réalisé en moyenne durant la même période un excédent commercial de l'ordre de 175,4 millions de dollars.
Pour ce qui est du commerce préférentiel avec les pays africains non arabes, la DPEG indique que celui-ci représente les mêmes faiblesses caractérisant les relations commerciales avec les pays du Sud. Entre 1990 et 2000, les échanges se sont établis en moyenne annuelle à 390 millions de dollars (2,5% des échanges globaux du Maroc). Quant aux échanges commerciaux avec les pays africains, ils sont caractérisés par un déficit évalué à 127 millions de dollars entre 1990 et 2000, relève la Direction. Hormis les phosphates et le pétrole brut, le déficit commercial a été ramené à 18,2 milliards de dollars au cours de la même période. Concernant, les échanges extérieurs avec les pays asiatiques en développement, il y a lieu de dire qu'ils sont marqués non seulement par la concentration des flux commerciaux sur un nombre limité de pays, mais également par des structures d'offre et de demande relativement inadéquates, constate-on auprès de la DPEG. A titre d'indication, ces échanges ont atteint durant la décennie 1990/2000, 908 millions de dollars. Ce qui représente 5,9% de la valeur totale du commerce extérieur. La Direction soulève que la balance commerciale du Maroc vis-à-vis de ses partenaires sociaux reste toujours déficitaire, bien qu'elle diffère d'un pays à un autre. Pour la même période, le déficit se chiffre en moyenne annuelle à 325 millions de dollars. Si on inclut les phosphates et le pétrole brut, ce déficit s'élève à 334 millions de dollars. Les échanges commerciaux du Maroc avec les pays d'Amérique Latine s'inscrivent dans la même ligne. A ce registre, on constate la faiblesse du volume des échanges.
Sans oublier la diversification limitée des flux commerciaux du royaume avec ces pays. A la lumière de ces chiffres, il s'avère, selon la DPEG, que les flux commerciaux du Maroc avec les pays en voie de développement reproduisent la même réalité qui caractérise les échanges Sud-Sud. D'où la nécessité de résorber les contraintes notamment structurelles, institutionnelles et logistiques qui pèsent de tout leur poids sur le développement des économies du Sud.


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