L'écrivain algérien Mohamed Kacimi a affirmé que le mot «Arabe» est «synonyme de férocité et de tyrannie dans la littérature occidentale chrétienne ». L'écrivain algérien Mohamed Kacimi a fait remarquer, lors d'une conférence à la faculté des Lettres et des Sciences Humaines de Dhar Mahrez de Fès, que le mot « Arabe » est devenu « synonyme de férocité et de tyrannie dans la littérature occidentale chrétienne». Kacimi, qui présentait récemment son ouvrage «La Confession d'Abraham», à propos duquel il avait accordé un entretien à «Aujourd'hui Le Maroc», a précisé qu'au 18ème siècle, la première approche de l'Islam a été décelée dans l'encyclopédie de Diderot qui définissait de «façon étonnante» l'Islam comme une religion libertaire et libertine. Cette présentation s'est déroulée devant une assistance composée d'étudiants et d'enseignants du département de Langue et de Littérature françaises de la faculté. Kacimi a saisi cette occasion pour débattre, dans un premier temps, du thème de la colonisation de l'Algérie par la France, de la guerre du Golfe pour évoquer la relation de la Chrétienté à l'Islam, la montée de l'islamisme en Algérie et des intégrismes religieux. Poète, romancier, dramaturge et essayiste, Mohammed Kacimi est né en 1955 en Algérie. Issu d'une famille d'érudits, il s'abreuve très tôt aux sources de cette double culture faite de tradition humaniste arabe et d'écrivains français. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages: « Le mouchoir », son premier roman publié en 1987 chez l'Harmattan, puis « Arabe, vous avez dit Arabe ? » (Balland, 1990), «Naissance du désert» (1992) et «Le jour dernier» (Stock,1995). A propos des problèmes de la relation passionnelle et passionnée au Monde Arabe, l'écrivain algérien a souligné que dans la représentation littéraire, la figure du monde arabe investit la tragédie classique comme une image belliqueuse et menaçante qui défie les dieux de la liberté occidentale. Par la suite, l'auteur de «La Confession d'Abraham» (paru en 2000 chez Gallimard), qui a indiqué que son ouvrage est une reproduction fidèle mais romanesque de la Torah, a parlé également de l'écriture théâtrale entre les années 1962 et 1997. Il donne à cet effet une illustration de cette époque caractérisée par la montée de l'islamisme en Algérie et affirme que l'intégrisme est une forme d'analphabétisme, puisque, d'après l'auteur, on devient intégriste lorsqu'on ne sait plus lire les textes religieux. Cette période, estime Kacimi, a été une source de son inspiration pour écrire sur l'utopie et les illusions de l'indépendance en Algérie. L'objectif, selon lui, est de décrire à un jeune public le désert comme un espace de l'altérité et de sensibiliser à travers de multiples essais sur la transmission de la religion chez les hommes et les fluctuations du regard sur l'autre. Par conséquent, a-t-il souligné, «La Confession d'Abraham», sorte de monologue, est un condensé d'histoire religieuse qui rend compte de l'histoire de la création de l'humanité autour de deux Espaces : l'Euphrate et la Mésopotamie. Il est une analyse qui démontre la manière dont les trois religions du Livre ont tenté de capter l'héritage à leur seul profit, rappelant ainsi les atrocités commises par les uns et les autres au nom de Dieu. Kacimi donne un aperçu sur les notions du sacrifice dans l'imaginaire musulman et pose la problématique de savoir pourquoi la religion est un discours de sublimation et devient un instrument d'aliénation de l'homme par l'homme?