Comprimés psychotropes. Entre dix et trente dirhams, certains jeunes se procurent des comprimés psychotropes pour se droguer. Le fléau a pris de l'ampleur, notamment à l'ancienne médina et dans les quartiers populaires de Casablanca. La consommant des comprimés psychotropes est un autre fléau de la société qui prend de plus en plus de l'ampleur. Une véritable machine à tuer. Un poison qui détruit les cerveaux de nos jeunes. Dans les quartiers populaires, Berb Soltane, Hay Moulay Rachid, Derb El Foukara, Hay Hassani et notamment dans certaines rues de l'ancienne médina à Casablanca, ce poison est communément appelé par les jeunes qui s'y adonnent « Boula Hamra », « Aoud Labied » ou « Ibn Zaïdoun ». Entre dix et trente dirhams, le jeune peut se procurer un comprimé pour se déconnecter de la réalité et vivre des moments dans un autre monde. Ces comprimés, qui ne sont livrés dans les différentes pharmacies que sur ordonnance du médecin, se trouvent malheureusement à la portée de nos jeunes. On falsifie les ordonnances. La complicité de certains pharmaciens et surtout la contrebande en facilitent l'acquisition. Et voilà, le poison sur le marché noir. Et bonjour les dégâts. Ceux qui en prennent feraient n'importe quoi pour avoir de l'argent pour se procurer de la drogue. Ils commencent par la vente de leurs propres biens, ceux de leurs parents et finissent, en fin de compte, par agresser, n'importe où et n'importe comment. Le manque provoque une dépression si pénible que l'utilisateur est constamment incité à avoir de la drogue par n'importe quel moyen. Et lorsqu'il est drogué, il ne se contrôle plus, toujours hors de lui, ne se soucie plus de son entourage ni des contraintes et des traditions de la société, se sent plus « courageux » et agit souvent violemment. Ainsi, dans la plupart des cas, on les voit en train de se taillader l'avant-bras ou une partie de l'abdomen avec une lame de rasoir ou un couteau. Un spectacle désolant. Le phénomène ne s'arrête pas là. Les drogués, dans cet état avancé, s'en prennent aux passants et même aux éléments de la police. Arrêter un drogué dans cet état demande des efforts, comme s'il s'agissait d'un terroriste. Dans les quartiers populaires, à une heure tardive la nuit, ils deviennent les maîtres des lieux. Malgré les dérangements provoqués, les habitants ne protestent pas, de craintes d'avoir des problèmes, le lendemain. « L'erreur fatale était au départ. Maintenant, il ne faut pas les interdire avec force ou les mener au commissariat. Même à Oukacha, ils vont en trouver. Ce ne serait pas une solution. Il faut les sensibiliser sur les dangers qu'ils encourent pour leur santé et pour la société », affirme un militant associatif. Il est vrai qu'un jeune qui ignore les vrais dangers liés à la drogue pourrait fumer un petit joint avant les cours, ou pendant la récréation, pour faire comme les copains, ensuite il va fréquenter les autres dans le quartier, pour découvrir, et va finir dans le cercle infernal de la drogue. Il faut dire que prendre la drogue c'est se détruire, détruire sa famille et sa société.