«C'est un complot, c'est illégal et illégitime» ! Tels sont les termes utilisés par Mohamadi Rachdi El Yacoubi, pour qualifier la «révocation» de son poste de président dont il avait fait l'objet à la suite d'une réunion du Conseil national (CN) de l'Organisation professionnelle des comptables agréés (OPCA) qui s'est tenue le 2 février. A la suite de cette réunion, par ailleurs houleuse, des membres dudit conseil avaient diffusé un communiqué dans lequel, en effet, il était mis fin au mandat du président en exercice, en l'occurrence M. Rachdi El Yacoubi, «à la demande de la majorité des membres». Une décision que le concerné conteste aujourd'hui vivement en apportant les précisions et arguments de son « illégalité » dans une mise au point dont Aujourd'hui Le Maroc a reçu une copie. Ainsi selon M. El Yacoubi, «les membres (qui ont mené la fronde, ndlr) ont oublié ou tenté d'ignorer la loi selon laquelle le conseil national ne peut tenir de réunion en l'absence de son président, puisque toutes les réunions ne peuvent être tenues que par convocation de l'ensemble des membres du CN par le président, et donc par aucun autre membre, qu'il soit membre du CN ou non, et c'est à ce dernier de décider de l'ordre du jour et ce conformément aux dispositions de la loi 127-12». En effet, et comme c'est le cas de tous les Ordres des professions réglementées, le CN ne peut tenir aucune réunion sans la présence de son président et toute délibération enfreignant ces conditions est frappée d'une nullité absolue. «Bien évidemment, poursuit M. El Yacoubi, ce complot préparé dans le secret ne peut nullement aboutir car cette démarche est complètement illégale et illégitime. Les dispositions de notre loi sont très claires sur les prérogatives du président et toute «décision» prise en dehors du cadre légal est nulle et non avenue». Pour la suite de son argumentaire, le président «démis», mais non moins toujours en exercice, explique que «comme vous le constatez avec désolation, nous vivons une situation de blocage orchestrée sciemment par une partie des membres du CN entravant l'implantation et la mise en place des instances de l'OPCA. Notre organisation et notre profession pâtissent d'une série d'hostilités répétées et vaines menées par certains membres du CN. Ces agissements regrettables et nocifs mettent en otage notre profession, créent de la division et font naître mésentente et discorde. En lieu et place de ces tentatives avortées, ces membres élus devraient plutôt apporter leur valeur ajoutée à l'implémentation de la loi 127-12, entrée en vigueur depuis déjà 2 ans ; et à une meilleure organisation de la profession et activer la finalisation des autres textes et s'employer, dans les meilleurs délais, à l'organisation des élections concernant les conseils régionaux, étant entendu que l'ensemble de ce dispositif est prévu par la loi n° 127-12». Et pour finir, M. Rachdi El Yacoubi affirme avoir porté cette affaire devant les pouvoirs publics, notamment le ministère des finances, et menace, s'il en est besoin, de la porter aussi devant le chef de gouvernement et même devant le ministère public (parquet général), ce qui augure d'une probable tournure judiciaire. Affaire à suivre...