Les magistrats de la Chambre criminelle près la Cour d'appel de Rabat ont, de nouveau, reporté les procès des deux groupes d'Agadir et de Casablanca poursuivis dans le cadre de la loi antiterroriste. Après la dissociation des deux mineurs impliqués dans l'affaire des 45 membres du groupe d'Agadir durant l'audience du vendredi 24 octobre, le procès a été reporté au 31 du même mois afin de permettre aux avocats de la défense de préparer leurs plaidoiries. La Cour avait par la même occasion refusé d'accorder le même privilège à un autre accusé né en 1985. D'après son extrait d'acte de naissance, la date du jour et du mois n'est pas mentionnée. Dans ce cas, le premier du premier mois de l'année est juridiquement considéré comme étant la date de naissance. Au cours de l'audience de vendredi dernier, les avocats des prévenus ont demandé à la cour de déclarer sa non-habilitation dans l'affaire. En d'autres termes, la cour doit déclarer que le procès n'est pas de sa compétence. Après délibération, la cour a rejeté toutes les demandes formulées par les défenseurs. Le procès reprend de nouveau avec l'appel des accusés à se présenter à la barre pour répondre aux accusations de l'instruction judiciaire et du substitut du procureur général du Roi. Accusés d'association de malfaiteurs constituée dans le but de préparer et de commettre des actes terroristes, incitation à perpétrer des actes terroristes, non-dénonciation, exercice d'activités au sein d'une association non autorisée, tenue de réunions sans autorisation, destruction de documents et détention d'armes blanches dans des conditions susceptibles de porter atteinte à l'ordre public et à la sécurité des personnes, les premiers mis en cause qui s'étaient présentés devant la cour ont nié catégoriquement toutes les accusations. Ils n'ont jamais eu de rapport avec les membres de la salafia jihadia et ils n'ont jamais assisté à aucune réunion . Au moment où le tour de Mohamed Lachraâ , l'un des chefs du groupe, est arrivé, le débat prend une autre dimension, il ne s'agit plus de doute. L'homme a avoué être membre de la Salafiya jihadia. Il a tenu des réunions non autorisées, incité des gens au Jihad, il possède des cassettes audio non autorisées à être commercialisées et il a déjà effectué trois expériences d'explosion dans le sud du Maroc. Mohamed Lachraâ a déclaré aussi être en relation permanente avec les membres d'Al Qaïda en Afghanistan. Pour ce qui est de la situation au Maroc, Lachraâ a répondu à la question du président avec précision. Le Maroc vit dans une crise économique très sensible et connaît en même temps une sorte de débauche politique auxquelles il faut remédier par le Jihad. Parmi les autres accusations qu'on lui reproche, des agressions commises sur des couples non mariés et sur des individus en état d'ébriété. Toutes ses victimes ont été attaquées par des armes blanches et dépouillées de leurs biens avant de les intimider pour les inciter à suivre le droit chemin. Durant le procès de vendredi dernier, une vingtaine de prévenus ont été entendus. Les déclarations des 25 autres accusés ont été reportées au 14 novembre prochain. Dans le même cadre , les magistrats de la chambre criminelle près la Cour d'appel de Rabat ont reporté le procès des onze accusés dans le groupe de Casablanca impliqués dans l'assassinat d'Albert Rebbibo tué à coups d'armes à feu le 11 septembre dernier, à la même date du procès précédent.