Même si leurs relations –qui connaissent actuellement une certaine décrispation - traversent une période de doute, le Maroc et l'Espagne continuent de dialoguer par l'intermédiaire de leurs médias. Hasard ou coïncidence, le septième congrès de la presse du Détroit, qui s'est tenu du vendredi 13 au dimanche 15 décembre à Algesiras, a eu lieu deux jours après la rencontre, à Madrid, entre Mohamed Benaïssa, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, et Ana Palacio, son homologue espagnole. C'est dire si les travaux de ce congrès réunissant les représentants de l'Association de la presse du pourtour de Gibraltar et du Syndicat nationale de la presse marocaine (quelque 35 journalistes) ont démarré sous le signe de l'optimisme. Un optimisme qui, comme nous l'écrivions dans nos éditions de mardi, allait être «boosté» par la décision royale de permettre aux pêcheurs de Galice d'opérer dans les eaux territoriales marocaines. Et dès la séance d'ouverture vendredi soir, le conseiller de la présidence du gouvernement autonome d'Andalousie, Gaspar Zarrias Arévalo (et non pas Alfonso Perales, comme nous l'avions écrit hier par erreur), devait souligner l'importance du rôle de la presse dans la redynamisation des relations entre Rabat et Madrid. «Algesiras, a-t-il dit, doit être un point de rencontre et non pas un point de séparation». Au cours des travaux dont la thématique essentielle s'articulait autour de «la globalisation et les médias», «le rôle du journaliste dans la société» et celui des chaînes satellitaires, les interventions, notamment celles de plusieurs experts, ont été marquées par une volonté appuyée d'utiliser ce concept dans la recherche de la connaissance de l'autre. Mais aussi dans celui de la correction de l'image du Maroc véhiculée par les médias espagnols et vice-versa. À cet égard, ce sont les tables-rondes qui se seront révélées les plus efficaces. A travers la discussion des thèmes abordés, journalistes marocains et espagnols ont pu relativiser, voire corriger un certain nombre de données erronées et d'idées toutes faites véhiculées de part et d'autre. De même qu'elles ont permis de tisser des liens personnels et d'étoffer les carnets d'adresses, les discussions à bâtons rompus dans les couloirs, au cours des repas pris en commun ou même lors des excursions, ont également joué un rôle non négligeable dans ce sens. La convivialité aidant, Cela étant, le Congrès de la Presse du Détroit, qui se tient alternativement au Maroc (Marrakech, Tétouan et Fès) et en Espagne (à Algesiras), a toujours été un forum de discussion empreint de professionnalisme et de respect. Cela pour dire que son action n'a rien de conjoncturel. Et c'est tout naturellement que le Syndicat SNPM et l'Association de la presse espagnole de la région de Gibraltar, réunie à Algésiras pour leur 7-ème rencontre, ont exprimé, dans le communiqué conjoint, «leur grande satisfaction» pour la reprise du dialogue entre les gouvernements marocain et espagnol.