Démissionnaire, l'ex-P-DG du groupe de loisirs à Philippe Bourguignon laisse sa place à Henri Giscard d'Estaing. A peine nommé, ce dernier vient d'annoncer son plan d'action pour remettre le Club sur les rails. Club Méditerranée se fixe pour priorité d'éliminer ses derniers foyers de perte en Amérique et de se renforcer sur le marché français, a déclaré Henri Giscard d'Estaing, nommé officiellement avant-hier, Président du directoire du voyagiste. Le Club Med, qui a accusé une perte nette de 62 millions d'euros en 2001-2002 et un résultat d'exploitation négatif de trois millions, a rempli les objectifs de son plan de relance dans une conjoncture difficile, a-t-il poursuivi lors d'une réunion d'information. Le spécialiste du forfait tout compris a ainsi réduit de 11,7% la capacité de ses villages, abaissé ses coûts fixes de 48 millions d'euro, ramené de 2,4 millions à 0,4 million la perte d'exploitation de sa filiale de tour operating Jet Tours et mis en place les mesures qui ont limité les pertes de la zone Amérique. Ce plan du groupe devrait permettre à cette zone, dont le résultat d'exploitation a été déficitaire de 41 millions d'euros en 2002 (-34 millions en 2001), d'être à l'équilibre en 2004. Les coûts fixes de l'Amérique ont été réduits de 25 millions d'euros en 2002 et, au 7 décembre, les réservations cumulées y étaient supérieures de plus de 10% par rapport à la même période de 2001. Par ailleurs, plusieurs scénarios, privilégiant des partenariat, sont à l'étude pour résoudre le problème de rentabilité de Club Med World Montréal. «Quelle que soit la solution retenue, le problème sera résolu en 2003», a dit le président. Invoquant un environnement trop incertain, Henri Giscard d'Estaing s'est refusé à dévoiler ses objectifs pour l'exercice en cours. Il a simplement indiqué que le free cash flow du voyagiste, négatif de 12 millions d'euros en 2001-2002, devrait être positif en 2002-2003 et que les investissements de cet exercice se situeraient entre 75 et 100 millions d'euros, contre 151 millions une année auparavant. Au 7 décembre, le niveau des réservations au niveau mondial sur l'hiver 2003, incluant Jet Tours, était en amélioration de 8,8% en chiffre d'affaires et de 3% en nombre de clients. Sur les quatre dernières semaines cumulées, ces chiffres sont respectivement de +11,2% et de +7,2%. «L'amélioration de l'activité est significativement plus marquée pour Jet Tours et la zone Amérique», a commenté le président. Interrogé en marge de la réunion sur les changements de stratégie à attendre avec sa nomination à la tête du groupe à la place de Philippe Bourguignon, Henri Giscard d'Estaing a simplement répondu : «Pour moi, une stratégie ne dépend pas d'un homme mais des besoins de l'entreprise». Il a cependant déclaré qu'aujourd'hui le Club Med entendait «faire un effort particulier sur le marché français» où il compte se renforcer à partir des grandes villes régionales. En France, «tous les ingrédients sont là pour une forte croissance organique», a-t-il poursuivi. :Henri Giscard d'Estaing a aussi souligné que le groupe avait des relais de croissance dans des «pays prioritaires» en Europe tels que la Belgique, la Suisse où l'Italie où l'objectif est de croître en part de marché. Il a aussi évoqué d'autres zones géographiques telles que l'Asie, la Corée et la Chine où ses développements seront cependant plus progressifs. Le n°1 des villages de vacances n'envisage aucune nouvelle fermeture de villages n'est envisagée pour l'exercice en cours et affirme qu'aucun plan de réduction d'emplois n'est à l'étude. En janvier 2003, il lancera une nouvelle campagne de communication dont l'objectif est "de démarquer le Club Med de ses concurrents.