«Nous pouvons tous apprendre à agir avant que le désespoir et l'isolement ne conduisent certains de nos enfants à un passage à l'acte». Comme chaque année et à quelques jours de la Journée internationale de prévention du suicide dans les pays francophones, l'Association «Sourire de Reda» mène une campagne de sensibilisation. Elle est basée cette année sur le principe que nous avons tous le super pouvoir d'aider. Faisant du simple citoyen un super héros, cette campagne veut sensibiliser un maximum de personnes aux causes du malaise chez les jeunes. «Le rôle de l'entourage est primordial pour soutenir un jeune en détresse», explique Meryeme Bouzidi Laraki, présidente de l'Association Sourire de Reda. En effet, selon elle, nul besoin d'être spécialiste ou former dans le domaine afin d'aider un jeune en détresse. «Parfois, il suffit simplement de lui dire qu'il n'est pas seul, qu'il a quelqu'un à parler, ou un simple geste comme un sourire ou un câlin pour redonner confiance à une personne. C'est un peu comme le principe de la bougie qui ne perd rien quand elle donne de sa flamme pour en allumer une autre», poursuit-elle. Toujours selon Mme Bouzidi Laraki, nous pouvons tous apprendre à agir avant que le désespoir et l'isolement ne conduisent certains de nos enfants à un passage à l'acte dont le suicide est l'acte irréversible. Une campagne qui est d'autant plus importante étant donné que depuis quelques temps, plusieurs challenges assez dérangeants font surface. Parmi ces challenges, l'on peut citer le fire challenge, le Tide Pod challenge, le Salt and Ice challenge, mais le plus morbide reste celui du «Blue Whale Challenge». Le «Blue Whale Challenge» ou Challenge de la Baleine Bleue est, comme certains pourraient l'appeler, une légende urbaine. En effet, rien n'est vraiment connu de ce jeu. Son origine reste à ce jour difficile à déterminer. Il s'agirait d'un jeu auquel un individu peut participer en prenant contact avec un «tuteur» sur le réseau social russe VKontakte. Le Blue Whale Challenge tire son nom du fait de nombreuses observations d'échouages de baleines sur les plages, qui font dire à certains que ces cétacés se «suicident» volontairement. Ce challenge consiste en une série de 50 défis qui sont proposés au joueur par un «tuteur» qu'il est censé avoir contacté en ligne au préalable. Le joueur doit ensuite poster une photo ou une vidéo prouvant l'accomplissement de la tâche accomplie. Or, si certains défis paraissent inoffensifs ou anodins, comme dessiner une baleine sur une feuille ou écouter une musique triste en pleine nuit, d'autres sont beaucoup plus préoccupants. Ainsi, certains défis appelleraient à se frapper ou à se sacrifier. Mais pourquoi les adolescents ? «Les adolescents sont en pleine période de construction et sont constamment à la recherche d'un sentiment d'appartenance. Ils sont aussi les plus vulnérables et les plus faciles à manipuler», explique Véronique Fima, directrice de Sourire de Reda. Les adolescents restent plus sensibles à ce challenge car ils sont constamment en train de tester leurs limites. A travers ce genre de défi, les jeunes sont aussi en train de défier la mort et sont en train d'essayer de prouver quelque chose. Bien plus qu'une recherche ou qu'une envie d'appartenance, la participation des jeunes à ce genre de défi traduit un véritable malaise. Comment peut-on détecter ce malaise? Avant le passage à l'acte, le jeune passe par plusieurs étapes qui sont les signaux de ce malaise. Le jeune commence d'abord par s'isoler, il est constamment fatigué, il ressent une grande tristesse et de l'anxiété, vous pouvez remarquer des traces de blessures inexpliquées, mais il est aussi fasciné par la mort, les films morbides et la musique triste. L'Association «Sourire de Reda» n'est pas la seule à essayer de contrer les effets du «Challenge de la Baleine Bleue». La Toile aussi a décidé d'y mettre du sien en créant le «Pink Whale Challenge» ou le «Challenge de la Baleine Rose». Le Pink Whale Challenge se déroule en plusieurs jours et a pour but de mettre en avant la générosité, l'amour et le bonheur. Les premiers jours, il faut sourire à quelqu'un dans la rue puis faire la liste de ce qui te rend heureux. Par la suite, il faut manger végétarien, lire un livre ou encore dire je t'aime à quelqu'un. Des défis simples et mignons qui fonctionnent bien grâce au hasthag #PinkWhaleChallenge créé pour l'occasion sur Twitter.