La prévention et la sensibilisation chez les adolescents et les jeunes Le 5 février de chaque année, c'est la Journée internationale de prévention du Suicide dans les pays francophones. Chaque année à cette occasion, l'Association «Sourire de Reda» mène une campagne de sensibilisation. Elle a pour but de sensibiliser les gens quant à la question du suicide. Une mission à laquelle s'est consacrée Meryeme Bouzidi Laraki, depuis 2009, suite au suicide de son fils, âgé alors de 13 ans. Cette mission porte sur trois axes. Celui de l'intervention auprès des jeunes à travers le service de «Ch@técoute anonyme» qui est complétement confidentiel et gratuit. Ensuite vient l'aspect de la prévention sur le terrain. Ainsi, «Sourire de Reda» se déplace notamment en milieu scolaire afin de discuter avec les adolescents, mais aussi les jeunes adultes. Le but de ces déplacements est la prévention de l'isolement chez ces jeunes. L'isolement étant l'un des signes du passage à l'acte qui est aussi un des sujets abordés lors de cette rencontre. Le passage à l'acte n'est pas obligatoirement le suicide en soi, mais se compose de plusieurs choses. C'est l'expression du mal-être du jeune, verbale ou non verbale, souvent banalisée ou non décodée. Parmi les passages à l'acte les plus communs chez les personnes en phase de commettre un suicide : troubles du comportement, troubles alimentaires, délinquance, abandon scolaire, addiction en tout genre (jeu vidéo, alcool, drogue...). Bien sûr, la sensibilisation ne suffit pas. C'est pour cela que «Sourire de Reda» essaye aussi d'éduquer aux moyens de prévention. «Afin de prévenir le suicide chez un jeune, nul besoin d'être psychiatre ou psychologue. Il suffit tout simplement de faire attention au jeune en question», affirme Mme Bouzidi Laraki. Pour ce faire, il faudrait commencer par reconnaître la souffrance d'un jeune et le prendre au sérieux. Mme Bouzidi a aussi mis en avant l'importance des médias dans le traitement du sujet du suicide. «Les médias jouent un rôle important dans la prévention et la sensibilisation quant à ce sujet. Ils ont le pouvoir de créer un débat autour d'un sujet qui est encore jugé tabou, bien que présent», continue la présidente de «Sourire de Reda». En effet, les chiffres montrent que le suicide est bel et bien présent dans la communauté des jeunes marocains. Lors d'un sondage en ligne fait par le site Web du «Sourire de Reda», les chiffres étaient alarmants. Sur 714 jeunes francophones et arabophones, 85,5% ont avoué être en souffrance. Mais ce n'est pas tout, parmi ces jeunes, beaucoup rencontrent le problème de l'isolement qui est un des facteurs majeurs du suicide. Après avoir posé la question «A qui parles-tu quand tu rencontres un problème ?» à ces 714 jeunes, plus de la moitié (52%) ont répondu «Personne». Afin de pallier à ce manque d'écoute, l'association a mis en place une ligne d'écoute ouverte du lundi au jeudi, de 18h30 à 21h. Initiée en 2016, cette campagne veut aider les jeunes à exprimer leurs souffrances. Mais ce n'est pas tout, cette année, «Sourire de Reda» a décidé de marquer le coup. En complémentarité avec la campagne média, l'association a créé un événement urbain du nom de «Les Murs du Sourire». Une initiative portée par les artistes-grapheurs ED et Placebo. Cette initiative a comme but de mettre les talents de ces grapheurs au profit de la cause des jeunes en réalisant une performance sur le thème «Créer-Sourire-Vivre» et ce, en graffant les murs de la ville de Casablanca. «J'ai senti une sincérité chez ces personnes qui sont impliquées dans cette association. C'est le fait de vouloir aider les jeunes qui m'a plu et m'a poussé à travailler avec cette association», explique l'un des représentants de Placebo. «Ils nous ont fait une très belle proposition en nous offrant un mur dans un très bel endroit ». Le binôme Placebo a donc eu le droit de faire un graffiti sur l'un des murs près du Marché Central à Casablanca.