Abdeslam s'est perdu dans le monde du haschisch et des comprimés psychotropes au point qu'il a perdu la raison. Une perte qui a fini par un parricide à Salé. La famille et les voisins d'Abdeslam savent qu'il se drogue depuis longtemps. Seulement, il n'a jamais réagi ainsi, avec une telle hystérie au point qu'aucun de ses amis n'arrive à le calmer. Il est hors de lui, il insulte, menace de maltraiter ses parents, ses frères et ses sœurs. Il a perdu tout contrôle de ses comportements. Lorsqu'il sort de chez lui, il s'adresse à ses amis et voisins, leur lançant des mots abjects. Après, il commence à sangloter pour chanter par la suite. Puis, il commence à s'agiter et délirer comme s'il était possédé. Ses sentiments et son esprit deviennent complètement embrouillés au point qu'il n'arrive plus à distinguer entre la haine, la vengeance, l'humiliation ou l'amour. Ce jeune homme est né en 1981 dans un quartier populaire de Salé. Il est issu d'une famille indigente de huit membres. Il a passé trois ans à l'école sans rien apprendre. Etait-il fainéant ou ses enseignants ne l'ont pas aidé à apprendre ses leçons ? Que peut-on attendre d'un enfant d'un niveau de troisième année d'enseignement primaire ? Rien. Cependant et malgré cela, Abdeslam a tout de même tenté d'apprendre un métier. Il a rejoint un réparateur de vélomoteurs, un menuisier et un boucher…Mais il n'a rien appris. Au fil des jours, il se sent étouffé dans sa ville natale, il pense l'abandonner vers le Nord du Maroc. Sans savoir pourquoi, il s'est installé à Kétama. Il a commencé à se débrouiller avec les cultuvateurs du haschisch, et devient un consommateur de shit et de comprimés psychotropes. Depuis, il ne peut plus passer un jour sans prendre sa dose quotidienne. Deux ans plus tard, il retourne chez lui à Salé. Il n'a rien apporté avec lui, sauf les mauvaises habitudes et surtout la consommation de toutes sortes de drogues. D'un jour à l'autre, il ne dispose plus de sous pour acheter sa dose. Seule sa mère lui verse de temps en temps quelques dirhams. Seulement ils ne lui suffisent pas. Il doit avoir plus d'argent. Et la solution ? Le vol à la tire. Il est arrivé à perpétrer quelques vols en arrachant surtout des téléphones portables à des femmes pour les revendre par la suite. Au fil des jours, il est mis hors d'état de nuire par la police et il a été condamné à trois mois de prison ferme. Seulement, il a été gracié lors des cérémonies du mariage du Roi. Il a continué cependant à se perdre dans le haschisch et les comprimés psychotropes jusqu'à ce qu'il perd la raison. Il a été évacué à l'hôpital Razi pour être opéré. Vendredi 4 octobre, il entre chez lui et sort, crie et pleure, chante et injure jusqu'à l'aube. Il n'a pas fermé les yeux. Combien de comprimés psychotropes a-t-il avalé ce jour ? Pourquoi une telle tentative de suicide ? Il ne veut plus vivre ? Samedi matin, Abdeslam continue à hurler, à menacer les passants et ses parents. Sa mère se réveille, ne peut rien faire. Elle commence à pleurer. Elle n'a jamais pensé perdre son enfant, Abdeslam. Elle aime beaucoup ce benjamin. Elle s'adresse à lui dans l'intention de le calmer. Mais en vain. Il continue à crier. Elle le supplie de se calmer, de rentrer chez lui pour dormir. Les voisins les regardent. Il avance vers elle et, à l'improviste, il brandit un couteau et lui assène des coups. Elle crie à haute voix avant de s'effondrer. Aussitôt les badauds se lancent vers lui pour l'immobiliser. La police se dépêche sur le lieu pour l'arrêter et le mettre enfin entre les mains de la Chambre criminelle près la cour d'appel de Rabat.