Quelques semaines après sa création, les attributions de l'Agence du développement digital (ADD) commencent à se définir. Les premiers chantiers prévus, dans ce sens, ont été dévoilés aux professionnels, mardi 23 janvier à Casablanca, par Othmane El Ferdaous. Le secrétaire d'Etat chargé de l'investissement auprès du ministre de l'industrie, de l'investissement, du commerce et de l'économie numérique a donné aux membres de la Fédération marocaine des technologies de l'information, des télécommunications et de l'offshoring (Apebi) un avant-goût de la feuille de route de l'Agence qui devra être présentée au prochain conseil d'administration, renforçant ainsi le partenariat entre le public et le privé. «C'est très important que le partenariat public-privé soit de très haute qualité en particulier en matière du digital. Les professionnels ont une vision assez claire des enjeux du secteur, ce qui nous permettra d'enrichir la réflexion et d'alimenter la feuille de route», nous confie Othmane El Ferdaous dans un bref échange. Le premier enjeu cité par le secrétaire d'Etat à l'investissement est de réussir à connecter la communauté des innovateurs avec les grands comptes et grands investisseurs. La visibilité est également l'une des nécessités qui s'impose aussi bien pour le board de l'Agence que pour les professionnels. Pour le moment aucun calendrier n'est défini pour le démarrage des grands chantiers de l'agence mais les grandes lignes sont désormais révélées. Se référant à Othmane El Ferdaous, l'agence promeut cinq objectifs déterminants. Il s'agit en premier de l'adéquation «employabilité et capital humain» ainsi que celle de l'«entrepreneuriat et innovation distribuée». La finalité étant de doter la communauté des innovateurs d'outils nécessaires à leur mise en réseau. Pour remporter le pari numérique, l'agence contribuera à l'inclusion économique par le renforcement de la confiance numérique. De même, l'ADD prône la souveraineté économique et technologique ainsi que la mise en place d'un e-gov interopérable. Lors de son intervention, M. El Ferdaous a énuméré 14 chantiers qui seront menés dans un premier temps par l'agence. Ils font partie d'un total de 80 initiatives axées autour de l'innovation distribuée. La priorité sera donnée au renforcement des compétences. Un programme de formation digitale sera ainsi déployé sur les segments supérieur, professionnel et continu. Parmi les projets qui seront menés en priorité figure l'adaptation du cadre réglementaire incluant les amendements nécessaires pour la mise en œuvre des projets digitaux. L'agence mettra également en œuvre un Digital Lab ainsi qu'une plate-forme d'échange de données créant ainsi une interopérabilité entre les différentes administrations. En ce qui concerne la promotion de l'économie digitale, des zones franches digitales devraient voir le jour. De même, parmi les chantiers prévus la mise en place d'une usine digitale moderne pour promouvoir l'usage du digital au sein des PME industrielles. L'agence devrait également contribuer à la digitalisation du parcours de l'auto-entrepreneur via une plateforme de dématérialisation de dépôts de dossier et de mise en réseau avec les clients potentiels. Rappelons que les citoyens ont été impliqués dans l'identification de la feuille de route de l'Agence du développement digital et ce à travers l'appel à idées #DigitalFikra lancé par Othmane El Ferdaous sur les réseaux sociaux. Une action qui a connu la participation de 182 internautes et la formulation de plus de 650 idées. Des 14 projets qui vont être entamés par l'agence, un chantier est retenu de #DigitalFikra. Il s'agit en effet de la création d'un pipeline de défis nationaux. C'est un projet qui consiste à recenser un certain nombre de défis techniques rencontrés par les administrations aussi bien centrales que territoriales. «Parfois il y a des défis techniques auxquels personne ne répond soit faute de marché ou bien on ne sait même pas que ce besoin existe», précise le secrétaire d'Etat à l'investissement. Ainsi, le projet rassemblera sur le même portail tous les défis technologiques et les mettra à la disposition de la communauté des innovateurs. Une rétribution financière sera dans ce sens accordée à chaque innovateur ayant remporté un défi.