Nous sommes mardi 26 décembre 2017. B. E, âgé de cinquante-cinq ans, n'en a pas cru ses oreilles quand il a appris que sa fille, K. E, âgée de dix-sept ans, collégienne de son état, entretenait une relation amoureuse avec un jeune homme de la région. Dès que la fille rentra, elle s'est retrouvée devant son père, très en colère. Au fil des questions sans réponses, le père a commencé à maltraiter sauvagement sa fille tout en lui demandant de rompre sa relation amoureuse. Ne pouvant pas intervenir, son épouse s'est contentée de le supplier de la relâcher. Mais en vain. Il n'a mis fin à son acharnement qu'une fois la fille tombée sans connaissance. Dans un état lamentable, sa mère l'a conduite vers le service des urgences de l'hôpital, à Ksar El Kbir, puis à Larache. A chaque fois que le médecin lui demandait de leur révéler ce qui était arrivé à sa fille, la mère se contentait de leur expliquer qu'elle était tombée dans les escaliers. Mais, son état de santé se détériorait au fil des jours au point qu'elle a été conduite vers l'hôpital Mohammed V, à Tanger où le médecin n'a pas cru aux paroles de la mère. Certain qu'il s'agissait de violence, le médecin a informé le parquet général près la Cour d'appel de Tanger qui a donné ses instructions à la police de mener une enquête en écoutant les déclarations de la mère. Au fil des questions, cette dernière s'est effondrée et a craché le morceau. Aussitôt, le père a été arrêté à Ksar El Kébir par la police de la ville. Alitée au service de la réanimation, la collégienne mourut 13 jours plus tard, le dimanche 7 janvier 2018. Le père qui a été maintenu en détention préventive poursuivi, au départ, pour coups et blessures, est actuellement accusé de coups et blessures ayant entraîné la mort sans l'intention de la donner.