La révision du code du statut personnel (Moudawana) a été débattue, vendredi à Casablanca, avec pour objectif principal : la sensibilisation des décideurs et de l'opinion publique à la question. Dans le but de sensibiliser l'opinion publique à la nécessité de faire participer toutes les personnes soucieuses de cohésion sociale pour une meilleure harmonie de la famille, une rencontre, organisée par la Ligue démocratique pour les droits de la femme (LDDF), a axé son thème général sur l'Ijtihad. La Ligue considère cette donne comme une exigence immédiate, qui aura, selon ses membres, des conséquences sur le projet de société, auquel aspirent l'ensemble des associations féminines et les forces vives de la Nation. Des universitaires, chercheurs, membres d'associations féminines et de droits de l'homme et représentants du corps diplomatique, étaient présents à ce débat dont les participants ont appelé à une révision globale et de fond du code afin de réussir à concilier d'une part, l'attachement aux valeurs immuables qui forment le socle de l'identité marocaine, et l'adhésion pleine et entière à l'esprit du temps, caractérisée par l'universalité des droits de l'Homme et la modernité, d'autre part. Le concept de l'égalité entre les hommes et les femmes a été largement souligné, car il doit refléter, selon les intervenants, la réalité des familles marocaines, fondée sur l'affection, la confiance, la solidarité et l'entraide mutuelle et non sur la domination ou la soumission sous prétexte du devoir d'entretien. Les différentes revendications émanent du bon sens et de l'esprit d'équité et d'égalité qui font partie des nobles préceptes de la religion musulmane, ont estimé les intervenants. Le professeur Abdelhadi Boutaleb, présent à la rencontre, a, à ce propos, souligné la nécessité de faciliter l'interprétation de la religion. Il n'y a, a-t-il dit, ni contrainte, ni préjudice dans la religion. La Moudawana, selon lui, doit s'inspirer des préceptes de l'Islam et l'Ijtihad doit être présent dans les lois régissant la famille. C'est un fondement, a-t-il dit, pour l'équité et la justice. Les relations entre les hommes et les femmes, la prise en charge commune de la famille, l'unification des conditions de la garde des enfants, le partage des biens acquis, la tutelle et l'évolution de la société étaient également au programme de cette rencontre organisée avec le concours de la fondation Friedrich Ebert.