Le compromis du Pacte de Genève s'articule autour de considérables concessions. Les Palestiniens renoncent notamment au droit au retour, en échange de la souveraineté palestinienne sur le Mont du Temple Esplanade des Mosquées. Les colonies, eux seraient évacuées. Les formules de paix, proposées par les forces éprises de coexistance pacifique, entre les Palestiniens et les Israéliens refont surface. Après la «feuille de route» dessinée par le quartette, (les Etats-Unis, l'ONU, l'Union européenne et la Russie), prévoyant un Etat palestinien d'ici 2005, un autre projet d'accord israélo-palestinien est mis en route. Ce projet, qui doit être signé à Genève le 4 novembre prochain, est principalement parrainé par l'Israélien, Yossi Beilin, député et ancien ministre travailliste de la Justice et le Palestinien, Yasser Abed Rabbo, ancien ministre de l'Information. Selon les articles du projet en question, les Palestiniens renoncent au droit au retour et reconnaissent Israël comme l'Etat du peuple juif. En contrepartie, Israël se retire sur les frontières de 1967, sauf pour certains échanges territoriaux. Jérusalem est divisée, les quartiers arabes de Jérusalem-Est étant intégrés dans l'Etat palestinien. Les quartiers juifs de Jérusalem-Est, ainsi que les villes cisjordaniennes de Givat Ze'ev, Ma'aleh Adoumim, la partie historique du Bloc Etzion, mais pas Efrat, font partie d'Israël. Le Mont du Temple-Esplanade des Mosquées est palestinien, mais une force internationale garantit le libre accès pour les visiteurs de toutes les confessions. Toutefois, ni les prières juives, ni les fouilles archéologiques ne sont autorisées sur le Mont. Le Mur occidental reste sous souveraineté juive et le Bassin sacré, Cimetière juif du Mont des Oliviers, Tour de David et vallée du Cédron, est placé sous supervision internationale. Les implantations d'Ariel, Efrat et Har Homa font partie de l'Etat palestinien. De plus, Israël transfère aux Palestiniens des parties du Néguev adjacentes à la bande de Gaza, à l'exclusion d'Haloutza, en échange des parties de la Cisjordanie qu'il reçoit. Les Palestiniens s'engagent à prévenir les actes de terrorisme, ainsi que l'incitation à la violence, et désarment toutes les milices. Leur Etat est démilitarisé et les passages de frontières sont supervisés par une force internationale, et non israélienne. Enfin, l'accord annule et remplace toutes les résolutions de l'ONU, ainsi que les accords précédents. Dans un premier temps,Yossi Beilin et Yasser Abed Rabo, les deux principaux parrains du pacte de Genève, se sont rendus au Caire pour obtenir le soutien du président égyptien Hosni Moubarak. Les deux hommes ont également rencontré le ministre égyptien des Affaires étrangères, Ahmed Maher, qui, avec son homologue jordanien, Marwan Mouasher, a donné sa bénédiction au projet de plan de paix et promis de le promouvoir sur la scène internationale. Les deux parties envisageraient de présenter le document aux Nations Unies en tant que projet de résolution et de demander une déclaration de soutien à l'Assemblée générale des Nations Unies. Washington et l'autorité palestinienne n'ont pas encore réagi officiellement sur ce projet. Le secrétaire général de l'ONU a rendu hommage aux auteurs des actuels projets. Mais Annan a aussi rappelé qu'ils ne pouvaient entrer en concurrence avec le canal officiel actuellement paralysé, celui de la «feuille de route». La grande nouveauté du Pacte de Genève, qui reprend les discussions où elles en étaient restées en 2001 sous l'égide de Bill Clinton, à Camp David puis à Taba, s'articule autour de considérables concessions : les Palestiniens renoncent notamment au droit au retour, en échange de la souveraineté palestinienne sur le Mont du Temple (Esplanade des Mosquées), sauf le Mur des lamentations. Les colonies seraient évacuées. Mais, avec les manœuvres d'Ariel Sharon, le sort de ce projet ne serait pas différent des précédents. Il serait renvoyé, à son tour, aux calendes… israéliennes.