Banque mondiale : Un prêt de 2 MMDH pour atteindre les objectifs de développement de la métropole Faire de Casablanca l'avant-garde de la performance et un modèle de bonne gouvernance pour les autres villes marocaines. Telle est la principale finalité du programme d'appui de la Banque mondiale dédié à la métropole. Tout un dispositif est sur les rails pour aider la capitale économique à atteindre ses objectifs de développement. Un engagement couronné par un apport financier et une assistance technique en faveur de la commune de Casablanca. C'est dans ce sens que la Banque mondiale a approuvé mercredi un prêt de 170 millions d'euros (environ 2 milliards de dirhams) à la capitale économique du Royaume, une agglomération qui concentre près de 12% de la population et contribue à hauteur de 20% au Produit intérieur brut national. Cet appui financier accordé par la Banque mondiale est unique en son genre, puisqu'il s'agit de la première opération de prêt à l'échelon infranational réalisée au Maroc depuis deux décennies. Le programme d'appui de la Banque mondiale s'inscrit dans la continuité du plan de développement du Grand Casablanca ayant pour aspirations le renforcement de l'attractivité de la ville et de son rôle de locomotive de l'économie nationale. «Avec la régionalisation, la commune va concentrer ses efforts sur la satisfaction des attentes des citadins, qui réclament davantage d'efficacité des services urbains. Pour que Casablanca puisse assumer pleinement son mandat de services et renforcer sa redevabilité, il est capital d'aider au renforcement institutionnel et financier de la municipalité ainsi qu'à la réduction des inégalités entre les quartiers», explique Marie Françoise Marie-Nelly, directrice des opérations de la Banque mondiale pour le Maghreb. Un financement axé sur les résultats Le programme déployé revêt un aspect novateur. Il repose en effet sur une collaboration étroite entre les décideurs locaux régionaux et nationaux. Le but étant d'atteindre les résultats escomptés dans les délais à travers une approche intégrée des réformes et des investissements qui pourrait être reproduite dans d'autres régions du Maroc. «Le programme permettra non seulement de répondre aux défis de la municipalité en matière de fourniture des services publics et d'environnement des affaires mais également de tester un modèle de gestion urbaine qui pourra ensuite être déployé dans d'autres grandes villes du Maroc», peut-on relever de Augustin Maria, spécialiste senior du développement urbain à la Banque mondiale et chef d'équipe du projet. Les représentants de la Banque mondiale indiquent dans ce sens que ledit programme conditionne les versements à l'obtention de résultats de développement préétablis et mesurés par six indicateurs déterminants. Il s'agit du pourcentage d'augmentation des recettes fiscales municipales, de la modernisation du système de gestion des recettes de la ville, des capitaux privés mobilisés pour l'investissement dans le cadre de partenariats public-privé, du nombre de foyers de quartiers défavorisés disposant d'un meilleur accès aux services de base, du nombre de kilomètres de voirie ayant bénéficié d'opérations de réfection ainsi que de la simplification et numérisation des procédures administratives pour la délivrance d'autorisations liées à l'aménagement urbain et de licences commerciales. Un comité de pilotage assurera donc le suivi de la mise en œuvre des activités du programme. Ce dernier sera supervisé par un comité stratégique composé du maire de Casablanca, du wali de la région de Casablanca-Settat et du directeur général des collectivités locales. Où iront les 2 milliards de dirhams ? Le prêt alloué par la Banque mondiale a pour finalité de renforcer les capacités d'investissement de la ville de Casablanca. Ceci passe par l'amélioration du système de gestion des recettes municipales et de l'investissement privé dans les infrastructures et le service en se basant notamment sur le modèle de partenariats public-privé. A terme, les ménages de quartiers défavorisés verront leurs conditions de vie s'améliorer et ce en leur favorisant l'accès aux services de base. La population sera également impliquée dans ce grand chantier. Le programme prévoit la mise en place d'un mécanisme transparent de traitement des plaintes. Une action qui devrait accroître la responsabilité de la municipalité et les retours d'information des citadins sur la gestion de la ville. Sur le plan économique, l'environnement des affaires de Casablanca devrait renforcer son attractivité en vue d'exploiter son potentiel de croissance. C'est dans cette perspective que le programme soutiendra les réformes favorisant à l'entreprise un environnement propice. Parmi les chantiers définis dans ce sens l'informatisation des procédures commerciales, la transparence accrue de l'administration et la réduction des délais d'obtention des autorisations, en l'occurrence les permis de construire ou autorisations commerciales.