Du théâtre à la télévision, Aziz Hattab est devenu un des artistes les plus connus du grand public grâce au cinéma. Son jeu attire et marque le spectateur. Portrait du "sourd-muet" de "La symphonie marocaine", dernier film de Kamal Kamal. Aziz Hattab aime ses rôles. Il s'en souvient comme hier et il en parle toujours avec un brin de nostalgie mâtiné étrangement de fierté et de timidité. Natif de la capitale de l'Oriental, Oujda, il a grandi à Casablanca où il a commencé, à un très jeune âge, à fréquenter le milieu artistique casablancais. Avec Mohamed Afifi, Aziz Hattab a appris le b.a-ba du métier. Les quatre années qu'il a passée avec la troupe de théâtre «Massrah Annas» lui ont même appris un tout autre métier : l'éclairage. «J'ai intégré la troupe en tant qu'acteur et j'en suis sorti acteur-éclairagiste », dit-il aujourd'hui en riant. Un plus qu'il a su intelligemment mettre à son profit en intégrant l'équipe technique de la deuxième partie de la sitcom «Lalla Fatema»: «Une expérience enrichissante surtout, que j'ai pu côtoyer des professionnels du métier venus spécialement pour ce tournage». Mettant sa carrière en tant qu'acteur en veilleuse au milieu des années 90, Aziz Hattab étais assistant-réalisateur dans la pièce théâtrale de Mohamed Zouheir, «Ha Abnadem». Une aventure qu'il a renouvelée, cette fois-ci, tout seul quand il a assuré la réalisation d'une pièce de théâtre, en 1994, avec des jeunes lycéens casablancais. «Maintenant, je me consacre entièrement au jeu, parce qu'on ne peut pas être, à la fois, face et derrière la caméra !» explique-t-il. À la télévision, Aziz Hattab a joué dans plusieurs téléfilms et feuilletons : «Oueld Al-Hamriya » de Adil Fadili, « Haït R'mal » de Latif Lahlou, «Classe 8» de Jamal Belmejdoub…Mais c'est au cinéma où le jeune acteur a donné la pleine mesure à son art et à son talent. Dans «Casablanca by night», la prestation de Aziz Hattab a plu à plus d'un. Le rôle de taxi-driver lui allait comme un gant et apparemment l'a aidé à mieux connaître les coins et recoins de sa ville. « Avant le tournage de «Casablanca by night», je ne savais presque rien sur ce qui se passait la nuit dans cette ville. C'est vrai, j'y habitais depuis longtemps, mais je découvre, aujourd'hui, que c'est grâce à cette production que j'ai appris l'existence d'un monde si noctambule !», affirme-t-il, en jurant ses grands dieux qu'il ne disait que la vérité et rien que la vérité. Son dernier rôle dans «La symphonie marocaine» film du réalisateur Kamal Kamal, est aussi captivant que difficile à réussir. Il y interprète un sourd-muet qui apprend à jouer la contrebasse dans une bande de musiciens, qui va finir par acquérir, miraculeusement, une réputation nationale et même mondiale. La bande est composée de jeunes hommes, tous pauvres et laissés-pour-compte, désirant changer leur statut et actionner l'ascenseur sociale. Le casting du film est éclectique : Younès Migri, Abdellah Amrani, Rafik Boubker…Au total 11 rôles importants et primordiaux dans «La symphonie marocaine» que le public pourra prochainement voir dans les salles de cinéma.