L'attentat de Bali, le 12 octobre, et l'attaque de jeudi dernier contre un fastfood à Makassar sont l'œuvre d'un même réseau selon la police indonésienne, qui est sur le point de boucler son enquête. Ceux qui ont tué trois personnes jeudi en faisant exploser une bombe dans un fastfood américain à Makassar et ceux qui en ont tué plus de 180 autres lors de l'attentat de Bali début octobre, sont les mêmes. C'est ce qu'a affirmé la police indonésienne lundi après avoir arrêté deux suspects liés à l'attaque du 5 décembre. « Ils font partie d'un réseau national ou international, le même qui est responsable d'attentats précédents en Indonésie, dont celui de Bali », a estimé le chef de la police de Sulawesi sud, Firman Gani, cité lundi par le quotidien Jakarta Post. Selon lui, les poseurs de bombes du fasfood, qui ont visé le même jour un centre d'expositions de voitures japonaises (deux établissements appartenant au ministre des affaires sociales Yusuf Kalla), prévoyaient aussi d'attaquer des églises à Makassar et dans d'autres villes de la région. Des plans de localisation d'églises et des explosifs ont en effet été retrouvés au domicile d'un des trois suspects toujours en fuite. Ces hommes appartiennent au même réseau que le commando auteur du massacre de Bali. En remontant cette piste, la police indonésienne a déjà arrêté une vingtaine de personnes dont Mukhlas, considéré comme le nouveau chef de la Jemaah Islamiyah dans la région, et Imam Samudra, le cerveau de l'attaque de Bali, qui serait passé aux aveux. Ces avancées notoires pourraient d'ailleurs pousser le ministère public à classer le dossier et à convoquer un procès. Même s'il reste encore de nombreuses zones d'ombres, comme, par exemple, la Jemaah Islamiyah qui reste encore un mystère. Ce groupe présenté comme une «tentacule» d'Al-Qaïda pour l'Asie est cité dans l'attentat de Bali. Il est aussi soupçonné d'avoir voulu attaqué plusieurs missions diplomatiques à Singapour avec des véhicules suicides. Un «complot» qui, selon le quotidien The Australian dans son édition de lundi, a été déjoué en décembre 2001 par les autorités singapouriennes.