En deux ans, c'est la deuxième fois que le groupe Gemplus recourt à un plan de suppression d'une partie de ses effectifs. Le leader mondial de la carte à puce, le français Gemplus,a annoncé lundi dans un communiqué la suppression d'un millier d'emplois dans le monde (sur 6.500), soit 15% de ses effectifs, dont 483 en France (sur 2.200). « En France, le plan de restructuration ne donnera lieu à aucune fermeture de site et les volumes de production seront comparables à ceux de 2002. Par ailleurs, la recherche et développement en France est confirmée dans son rôle de cœur technologique de Gemplus avec notamment l'ouverture du nouveau site de La Ciotat », assure la société dans un communiqué. Les syndicats craignaient une délocalisation de la production basée à Gémenos, près de Marseille, et de la recherche et développement. Les économies réalisées grâce à ce «plan de restructuration » devraient atteindre les 100 millions d'euros « en année pleine » et « dépasser 200 millions d'euros avec un impact total prévu au cours de l'exercice 2004 », selon le groupe. Ce plan de suppression de postes est le second en deux ans. En avril 2002 déjà, un plan visant la suppression de 17% de ses effectifs de l'époque (1.140 emplois dont 416 en France) avait été décrété. La restructuration, largement pressentie depuis des semaines, fait partie d'un plan stratégique visant à "renouer avec une croissance rentable", selon le communiqué. La société, durement frappée par le ralentissement du marché des telecoms, où elle réalise la majorité de son chiffre d'affaires, accuse des pertes depuis 2001. Sur les neuf premiers mois de cette année, le numéro un de la carte à puce a perdu près d'un million d'euros par jour (224,1 M EUR au total). Un comité d'entreprise extraordinaire se tenait lundi matin, à Gémenos, où le groupe a son centre décisionnel. Les syndicats, pressentant ce plan social, avaient prédit une réaction forte des personnels. Un nouveau comité d'entreprise doit se réunir le 16 décembre pour « discuter des mesures d'accompagnement conformément à la procédure légale », selon le communiqué. « La volonté de la direction est d'étudier et de proposer aux organisations syndicales toutes les mesures de nature à favoriser le volontariat et plus largement le reclassement des salariés », poursuit le même document.