Avec une politique qui s'inscrit dans la continuité de celle du gouvernement Youssoufi, l'équipe Jettou a décidé le maintien du plan de restructuration de la Compagnie maritime. Retour sur les grands axes de la mise à niveau d'un établissement toujours fragile. Cela ne fait aucun doute. Le gouvernement Jettou ne fera pas marche-arrière concernant le plan visant la restructuration de la Comanav. La décision a été prise pour la mise en œuvre de cette stratégie qui comprend plusieurs mesures urgentes permettant d'améliorer la situation financière de la compagnie et lui assurer tous les moyens pour faire face à la concurrence internationale. Parmi les dispositions adoptées, on note également la réduction d'ici à la fin 2002 de la flotte de la Comanav de 9 navires au lieu de 14 navires de prévus au départ. Sans oublier le plan social portant sur le départ de 600 salariés. Tout un programme pour éviter le naufrage de la compagnie maritime et pérenniser son activité avant sa privatisation. D'ailleurs, toutes ces dispositions sont prévues dans le contrat-programme conclu entre l'Etat, actionnaire principal, et la Comanav. L'Etat actionnaire a injecté 150 millions de DH dans le capital de l'établissement. Le déblocage de cette enveloppe a été indispensable pour repêcher la compagnie qui a frôlé la faillite, si son actionnaire majoritaire n'avait pas réagi à temps. Etalé sur la période 2002 à 2005, ce contrat précise les grandes orientations de la restructuration de l'entreprise. Les engagements des deux parties sont mentionnés noir sur blanc. Au delà du financement, l'Etat s'est engagé à revoir le cadre juridique. En d'autres termes, les lois sur le transport maritime sont toilettées, notamment le code de commerce maritime et le décret sur les transports maritimes. L'objectif étant de mettre fin à la situation d'anarchie qui caractérise le secteur maritime. Dans ce contrat, le gouvernement fixe également les conditions d'affrètement des navires et l'institution d'un pavillon offshore dont l'intérêt est de bénéficier des allégements fiscaux sur l'activité de l'armement. Selon le contrat-programme, la Comanav s'engage à se focaliser sur son activité principale, à savoir l'armement. Selon les prévisions, les charges d'exploitation accuseront une baisse annuelle de 3,2% d'ici 2005. A peine nommé au poste de PDG de la compagnie, Toufik Ibrahimi a mis à l'arrêt l'activité de huit bateaux. En principe, la flotte sera dotée dix navires supplémentairement d'ici 2003. La restructuration n'a pas été facile dans la mesure où il fallait mettre en place un plan social drastique. Les premières mesures de la restructuration se traduisent déjà par des effets positifs.