Sur ordre du parquet, la police judiciaire de Mohammedia a ouvert une enquête pour déterminer les causes et cerner les responsabilités de l'incendie de la SAMIR. Le procureur du roi près du tribunal de première instance de Mohammedia a ordonné une enquête sur les causes qui ont provoqué l'incendie de la raffinerie la SAMIR le lundi 25 novembre. La police judiciaire, dirigée par le vieux limier Mustapha Bejjaji, a été chargée de diligenter cette enquête très spéciale. Les éléments de la police judiciaire n'ont pas mis longtemps pour commencer leurs investigations en entendant les versions des employés de la raffinerie. Cette enquête est d'autant plus spéciale qu'elle concerne une entreprise privatisée où les causes de l'incendie évoquées par la direction et les syndicats sont antinomiques. La direction par la voix de son directeur général, Abderrahmane Saaidi, évoque l'hypothèse des inondations où l'eau mélangé avec les hydrocarbures ont enclenché le feu au contact des unités encore chaudes. Le syndicat n'entend pas cette version de cette oreille et évoque la vétusté des installations, l'absence de la maintenance, la compression du personnel technicien et le retard pris pour arrêter les machines après l'alerte. C'est dire qu'il y aura du pain sur la planche pour les enquêteurs pour déterminer les causes et les responsabilités de cette catastrophe. Mais le fait que le procureur du roi ait pris le dessus sur tout le monde pour reprendre ses droits d'investigateur et d'ordonnateur judiciaire, est considéré comme un évènement majeur par les spécialistes. Dans le cas de la SAMIR, cette procédure n'est pas une formalité d'usage, mais bel et bien un acte d'envergure qui sied à l'ampleur des dégâts économiques, sociaux et d'environnement causés par cet incendie. Il est surtout perçu comme l'expression d'une justice qui reprend ses droits pour ouvrir une procédure judiciaire à chacun qu'un justiciable ou une population subit des préjudices par un tiers. Cette enquête est encore spéciale parce que tout le monde, parquet, police et direction de la raffinerie est formel : l'incendie n'est pas dû à un acte criminel. C'est d'ailleurs le seul point sur lequel tout le monde se met d'accord sauf que les versions des uns et des autres sont contradictoires. La justice tranchera.