Les parlementaires vont se "reposer" pendant plus de deux mois et demi. En avril prochain, ils devraient examiner des textes importants, comme celui concernant les partis politiques. Hier mardi 18 janvier, la session parlementaire de l'automne 2004 a été clôturée. Juste après le discours prononcé par le Souverain espagnol, Juan Carlos, les membres de la Chambre des représentants se sont donc réunis pour clôturer cette première session de cette troisième année législative. Même chose pour la Chambre des conseillers, dont les membres se sont réunis mardi soir pour clôturer la session. La prochaine, celle du printemps, s'ouvrira le 8 avril 2005, comme cela est prévu par la Constitution. En fait, les parlementaires auront droit à plus de deux mois et demi de congé payé. Certes, les commissions vont continuer à travailler. Mais seule une minorité de parlementaires assistent effectivement à ses travaux. Contacté par ALM, le ministre chargé des Relations avec le Parlement, Saâd El Alami, a souligné que "de manière générale, nous pouvons dire que le bilan de la session écoulée a été important". Et pour cause, les deux Chambres ont adopté plusieurs textes législatifs. Comme d'habitude, les travaux de la session d'octobre sont dominés par l'examen de la loi de Finances. Même si l'absentéisme des parlementaires a été, encore une fois, remarquable, les débats autour du budget 2005 ont été intenses. Par ailleurs, le Parlement a voté les deux accords de libre-échange signés par le Maroc, avec les Etats-Unis et la Turquie. Sur ce point, force est de constater que l'apport de l'institution parlementaire, en matière d'enrichissement du débat, a été assez consistant. Tout au long de la session d'automne, des groupes parlementaires ont organisé des conférences et des tables-rondes sur l'ALE, essentiellement celui conclu avec les Etats-Unis. Toutefois, bon nombre de textes déposés en commissions ont carrément traîné. C'est le cas du projet 04/04 relatif à la réforme de la loi sur l'urbanisme. Il date de la session d'avril 2004. Taoufiq Hejira espérait le faire passer avant fin 2004. Mais les parlementaires, dont la majorité sont également des élus communaux, ont fait preuve d'une véritable résistance. Le projet de loi sur les partis politiques est également le grand absent de la liste des textes à soumettre au Parlement. Pourtant, le Premier ministre, Driss Jettou, avait promis que le gouvernement déposerait ce texte lors de la session d'octobre. Un autre rendez-vous raté. Désormais, le cœur du Parlement va battre au rythme de la course à la présidence. Conformément à la Constitution, le président de la Chambre des représentants est élu d'abord en début de législature puis à la session d'avril de la troisième année de cette dernière. Le 8 avril est, donc, une date fatidique pour Abdelouahed Radi. Les candidats à ce poste sont nombreux. Ils risquent de poser quelques problèmes au président Radi, surtout si son propre parti, l'USFP, n'exprime pas une grande ferveur à le soutenir. Un député, comme le Haraki, Driss Sentissi, maire de Salé et premier vice-président, manifeste clairement son intention de siéger sur le fauteuil occupé aujourd'hui par Radi. A l'Istiqlal, aussi, on ne semble pas être désintéressé par le poste de deuxième homme d'Etat du pays. Par ailleurs, le climat interne à la Chambre des conseillers a été marqué par la colère des employés. Ils se disent lésés car la distribution des primes annuelles a été faite selon des critères "subjectifs". Ces mécontents ont même l'intention d'observer un sit-in de protestation devant le Parlement.