RSF s'inquiète de l'interdiction du dernier numéro littéraire Al-Adab. Ce numéro contenait des études et des témoignages sur la censure pratiquée dans les secteurs de la presse, du cinéma et de la production artistique. Fin novembre, les autorités égyptiennes ont interdit le dernier numéro du mensuel littéraire Al-Adab consacré à la censure, constate RSF (Reporters sans Frontières). « Les actes de censure en Egypte sont d'autant plus inquiétants, qu'ils s'étendent à des domaines de plus en plus nombreux », juge l'ONG. Celle-ci rappelle à cet effet, qu'en octobre dernier, Shohdy Surur, le webmaster de l'hebdomadaire Al-Ahram Weeky, a été condamné en appel à un an de prison pour avoir mis en ligne sur le site wadada.net, un poème écrit par son père, Naguib Surur, trente ans auparavant ». Le bureau de Reporters sans frontières a demandé aux autorités égyptiennes de lever cette interdiction. Il a rappelé que « la Haute Cour constitutionnelle avait affirmé en 1993 que le droit de critiquer les responsables publics faisait partie des exigences d'un régime démocratique et que l'article 4 de la loi de 1996 sur la presse interdit la censure ». Notons que le numéro interdit de Al-Adab contenait des études et des témoignages sur la censure pratiquée dans les secteurs de la presse, du cinéma et de la production artistique. Plusieurs intellectuels et romanciers notamment Sonallah Ibrahim Edouard Kharrat et Nasr Hamed Abou Zeid avaient collaboré à ce numéro. A titre de rappel, ce dernier est aujourd'hui exilé en Europe après avoir été déclaré « apostat » par la Cour suprême égyptienne en 1995, précise RSF. La direction du mensuel a condamné la décision d'interdiction des autorités. Un communiqué indique qu'il s'agit d'une nouvelle atteinte à la liberté de pensée et à la dignité des intellectuels.