Le président du Parti Marocain Libéral (PML), maître Mohamed Ziane, nous livre quelques impressions sur le programme du nouveau gouvernement… ALM : Maître Mohamed Ziane, le programme du gouvernement vient d'être avalisé par le Parlement. Quelle est votre appréciation du volet politique de la déclaration gouvernementale ? Maître Mohamed Ziane : D'abord, il faut que je vous dise que je n'ai pas remarqué de véritables points marquant le changement. Car, à mon avis, le programme du gouvernement tel que présenté par le Premier ministre, Driss Jettou, n'a pas pris d'initiative intéressante dans le côté politique. L'exemple le plus flagrant est celui du code électoral où aucune innovation n'a été à l'affiche. On aurait aimé que le nouveau gouvernement ait eu le courage et l'intelligence d'opter pour un retour au mode de scrutin uninominal. Mais ce ne fut pas le cas. Par ailleurs, la seule note positive est celle de la décision annoncée par le gouvernement de présenter une réforme de la loi sur les partis politiques. Il était temps. D'ailleurs, faire une loi sur les partis, maintenant, c'est une nécessité urgente de la société marocaine, parce que le pays a besoin de partis forts pour contrecarrer les forces politiques préfabriquées et de fomenter l'émergence de vrais partis ayant une représentation populaire. Mais, encore faut-il que la nouvelle loi détermine avec précision les critères juridiques requis pour la création d'un parti politique pour mettre fin à l'arbitraire. Me Ziane, en tant que parti qui prône le libéralisme économique, Quel est votre position sur les grandes lignes économiques contenues dans le programme ? J'estime que le volet économique du programme du gouvernement ne satisfait pas réellement les besoins actuels du pays. Car pour parvenir à une véritable émergence de l'économie et qui soit génératrice d'emploi et de développement, il faut avoir l'audace d'initier de grands chantiers. On voit, par exemple, que le gouvernement projette de construire 400 kilomètres d'autoroutes en cinq ans. Or, pour construire des autoroutes, le financement ne pose pas de problèmes, surtout quand elles sont payantes. Pourquoi ne pas avoir le courage de lancer des appels d'offres pour deux milles ou trois mille kilomètres au même temps ? cela aurait puy générer des milliers d'emplois et créer une dynamique de consommation qui se répercuterait favorablement sur notre économie. Ce n'est là qu'un exemple de la timidité des initiatives économiques contenues dans le programme économique du gouvernement. Mais, je retiens aussi quelques points positifs comme la création de la ligne Nador-Taourirt. Le PJD est désormais le seul parti fort de l'opposition. Que pensez-vous de cette nouvelle donne ? En résumé, je dirais que le PJD répond à une aspiration populaire qu'est celle du retour à l'Islam et il a su en profiter, mais le problème réside dans les autres formations qui n'ont pas pu se faire une identité dans l'opposition et qui se contentent d'être là à ne rien faire.