Pour avoir passé beaucoup de temps dans les quartiers populaires –notamment à l'occasion de ce mois de Ramadan où chaque ftour est un heureux prétexte à invitation- j'ai pu voir à quel point les femmes marocaines faisaient preuve de courage et de volonté. Pour avoir passé beaucoup de temps dans les quartiers populaires –notamment à l'occasion de ce mois de Ramadan où chaque ftour est un heureux prétexte à invitation- j'ai pu voir à quel point les femmes marocaines faisaient preuve de courage et de volonté. Je l'ai constaté tout particulièrement ces derniers jours où les intempéries ont certes causé de nombreux dégâts sur le réseau routier et ferroviaire mais où –et cela on le sait peut-être moins- elles ont transformé les quartiers populaires en lacs, en champs de boue impraticables, en paysages de cauchemars. Maisons inondées, literies rendues impraticables, cuisinières inutilisables… nombre de familles se sont ainsi retrouvées sans rien, mais l'environnement immédiat ne valait pas mieux ou faute d'entretien régulier, faute de ramassages d'ordures opérants, faute d'efficacité de trop nombreuses communes, les quartiers sont durant ces pluies devenus des lieux inhabitables. J'ai vu malgré tout cela, des femmes aller pieds-nus acheter les denrées alimentaires indispensables pour le soir, emmener leurs enfants en bas-âge à l'école, d'autres encore armées de seaux et de balais s'évertuer à écoper l'eau qui envahissait tout. Malgré tout cela, je peux vous assurer que chaque soir à 17h30, toutes ces familles trouvaient devant elles le bol de harira chaude et tout ce qui ; ce «petit miracle» est dû à deux choses : le courage de ces femmes et l'esprit d'entraide qui a prévalu dans ces quartiers en ces moments difficiles. Ces femmes ont su parer à tout, se transformant au gré des déboires, en sapeurs-pompiers, en infirmière, en assistante sociale, et n'oubliant jamais leur rôle de mère. Ce qui je l'avoue m'a le plus impressionné a été l'optimisme, la bonne humeur apparente dont elles ne se sont pas départies, remontant le moral aux plus désemparés. Ce n'est certes pas cette chronique qui suffira à leur rendre l'hommage qu'elles méritent mais bel et bien une juste réforme qui leur donnera le statut auquel elles ont droit.