Le parti tient son congrès national les 9 et 10 décembre prochain Tous les regards étaient braqués samedi dernier sur la ville de Rabat. Et pour cause. La capitale accueillait une session extraordinaire du conseil national du Parti de la justice et du développement (PJD). Dédiée à l'approbation des projets relatifs au 8ème congrès national, cette session suscitait moult craintes en raison des divergences criardes au sein du parti. Finalement, il n'en fut rien et Aziz Rabbah, ministre dans le gouvernement El Othmani et membre du secrétariat général du parti de la lampe, ne cache pas sa satisfaction. «En dépit de certains commentaires malintentionnés évoquant l'explosion du conseil national, le Parti de la justice et du développement a de nouveau prouvé le contraire. Nous avons au sein du PJD des lignes rouges à ne pas franchir notamment l'unité du parti la démocratie interne. Nous avons eu un débat ouvert et tout le monde a pu s'exprimer librement. Je pense que ce fut véritablement une session du conseil national extraordinaire dans le bon sens du terme. Nous avons pu débattre en toute franchise des derniers développements sur la scène nationale ainsi que la place occupée par notre formation politique qui conduit aujourd'hui la majorité gouvernementale», a-t-il fait savoir. Il faut dire que la session du conseil national a été marquée par une déclaration du président du conseil national du PJD, Saâd Eddine El Othmani, qui a affirmé que cette session extraordinaire se tient dans un contexte marqué par de grands enjeux politiques pour la nation d'abord et pour le parti ensuite. «Le PJD assume une responsabilité historique compte tenu de sa position dans le gouvernement et de sa participation dans la gestion de la chose publique sur différents niveaux», a-t-il ajouté. Le parti se doit aussi d'assumer une «responsabilité historique qui nécessite une grande vigilance, une maturité, une vision futuriste et faire montre d'une grande cohésion», a-t-il dit, soulignant que le fait d'être conscient des exigences et des difficultés conjoncturelles est impératif pour pouvoir continuer concrètement sur la voie de la réforme. «Il n'y a pas d'autre issue que d'œuvrer ensemble à la préservation de l'unité du parti et de sa cohésion», a-t-il martelé. Au terme des travaux de leur conseil national, les Pjdistes ont pu fixer une date pour leur 8e congrès. «Nous avons ainsi fixé la date du prochain congrès qui se tiendra les 9 et 10 décembre prochain. Le conseil national a validé également la procédure du choix des congressistes dont 75% émaneront directement des bases. Au total, 1500 congressistes seront choisis dans le cadre de congrès locaux. Le reste des participants va représenter les élus et membres des instances comme le secrétariat général et le conseil national sans oublier les organisations parallèles du parti», a déclaré Aziz Rabbah. Quant à l'amendement du statut du parti, il n'a finalement pas été évoqué. «La question de l'amendement du statut du parti n'a pas été évoquée au cours du conseil national pour la simple raison qu'elle ne figurait pas déjà dans l'ordre du jour du cette session. C'est à la sous commission préparatoire de traiter le sujet qui sera par la suite soumet au conseil national avant de proposer la question au congrès national pour validation finale», a conclu le ministre de l'énergie, des mines et du développement durable. Le «speech» de Benkirane Très attendu, le mot prononcé par Abdelilah Benkirane a retracé le parcours de son parti depuis les dernières élections. Quelquefois très amer au cours de son allocution à quelques mois de la fin de son deuxième mandat à la têt du Parti de la justice et du développement (PJD), l'ancien chef de gouvernement a affirmé qu'il a tenté à plusieurs reprises de déposer sa démission. «J'allais même envoyer ma démission depuis Jeddah en Arabie Saoudite (ndlr: Benkirane était en Arabie Saoudite pour effectuer une Omra et visiter l'une de ses filles installée dans ce pays)», a t-il indiqué. Cela dit, le secrétaire général a voulu donner l'image d'un responsable soucieux de l'unité de son parti. Il a dans ce sens appelé à soutenir le gouvernement actuel dirigé par Saâd Eddine El Othmani. «C'est notre gouvernement, c'est nous qui le conduisons. Nous devons le soutenir. Sa réussite sera la nôtre», a-t-il lancé. Même si Benkirane a évoqué les accusations de trahison au sein de son parti, il a affirmé qu'il faut regarder vers l'avenir et dépasser la crise de confiance laissant entendre qu'il n'y pas aujourd'hui de preuves concernant la trahison ou un complot au sein du parti de la lampe.