La septième édition de la Route du Rhum à la voile a souri à Michel Desjoyeaux (Géant). Ce dernier a franchi la ligne d'arrivée de la course multicoques samedi après-midi à Pointe-à-Pitre. Michel Desjoyeaux a couvert les 3551 milles entre Saint-Malo et Pointe-à-Pitre en 13 jours, 07 heures, 53 minutes et 00 secondes. L'Anglaise Ellen MacArthur est arrivée en seconde position en réalisant un temps de 13 jours, 13 heures 31 minutes et 47 secondes. L'Anglaise s'est illustrée la matinée en monocoques. Mike Golding (Ecover) a occupé la troisième position. L'arrivée des multicoques a été accueillie par une foule s'estimant entre 2000 et 3000 personnes, massée sur la Place de la Victoire. «La chance que j'ai eue c'est que j'ai fait mes qualifications dans des conditions plus mauvaises que celles qu'il y a eu en course, a expliqué Desjoyeaux après sa victoire. Cela m'a permis de savoir comment passer à travers sans qu'il y ait trop de casse». En effet, la victoire de Michel Desjoyeaux est celle d'un marin obstiné et lucide. Obstiné car, en dépit de deux escales techniques, il ne s'est pas découragé. Lucide car, à chaque fois, il a choisi la solution de sagesse. La première halte eut lieu à l'entrée du goulet de Brest, durant les premières 24 heures de course, pour réparer un pilote automatique défaillant et changer des lattes de grand voile. Il ne servait à rien de tenter de rejoindre Pointe-à-Pitre dans ces conditions. Autant se donner les moyens de ne pas avoir d'ennuis, quitte à perdre du temps. Ensuite, un peu de flair météo. Une route en plein Ouest, légèrement plus au nord que l'avant-garde de la flotte, avec cependant un sacré coup de vent, lui a permis de ne pas être au cœur de la tempête. Cependant, cet épisode l'a incité à effectuer une halte après le coup de vent du 14 novembre, qui avait arraché le bout qui retient le foil bâbord, lequel avait été perdu tout en esquintant au passage le safran. Par sécurité, le navigateur a fait halte à Porto Santo (Madère). Là ont été confirmées les avaries présumées et une faiblesse du bras avant, causée par un impact de vague, est détectée. 15 heures d'arrêt. Ensuite, c'est la route des alizés qui a mené Michel Desjoyeaux vers une victoire remarquable, Stève Ravussin (Technomarine) lui laissant le champ libre avec son chavirage.