Jamais les criquets ne se sont montrés aussi menaçants envers le Maroc qu'en 2004 et plus précisément depuis l'été dernier. Sans une intervention efficace, les récoltes de 2005 s'en seraient retrouvées anéanties. Venant d'abord des pays du Sahel, avant de passer par la Mauritanie et l'Algérie, les criquets pèlerins ne se sont pas contentés de frapper aux portes du Maroc, mais les ont bien forcées. Constatées depuis le mois d'août dernier, les premières incursions d'essaims de criquets sur le territoire national ont été repoussées par une intervention efficace et des moyens logistiques considérables déployés par le Maroc. En effet, le Poste central national de coordination de la lutte antiacridienne (PCCLA) s'est très tôt attelé à mettre un vaste dispositif pour contrer ces acridiens. Bien évidemment, ce sont les provinces du Sud qui furent le théâtre des premières invasions, auxquelles avions et pulvérisateurs ont dû batailler. Cela, sans compter la mobilisation d'un nombre impressionnant de personnes (plus de 2000) sur le terrain. Plus précisément, ce sont quelque 28 aéronefs et hélicoptères, auxquels se sont ajoutés 380 véhicules, dont 150 tout-terrain, pour déverser quelque 4,2 millions litres de pesticides. Des opérations de grandes envergures qui ont nécessité une enveloppe globale de 430 millions de Dhs, afin de traiter un total de 2.800.000 hectares de terrains plantés. Très coûteuse, la lutte antiacridienne a fait l'objet d'un don de 3 millions de dollars de la part du gouvernement américain. Une aide débloquée via l'Agence américaine pour le développement international (USAID) et prenant en considération les sonnettes d'alarme tirées par l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) qui a grandement alerté quant aux dangers pesant sur les récoltes marocaines de 2005, voire sur la sécurité alimentaire de l'ensemble des pays du Maghreb. Pouvant se reproduire rapidement, les criquets sont aussi capables de parcourir 200 kilomètres par jour, voire davantage avec l'aide du vent. Résultat : des essaims ont pu atteindre les Îles Canaries, mais aussi Essaouira et El Jadida. Fort heureusement, la progression de ces ravageurs a pu être freinée et ce, grâce l'intervention efficace du dispositif marocain de lutte antiacridienne.