Le collectif afro-londonien Ibibio Sound Machine, qui s'est produit mardi soir sur la scène Bouregreg, a livré un show complètement déjanté à l'occasion de sa première performance sur le sol africain dans le cadre de la 16ème édition du Festival Mawazine Rythmes du Monde. Tout au long du concert, la chanteuse Eno Williams a saisi chaque instant de répit entre deux morceaux pour dire tout son amour au public marocain et sa joie de se produire à Bouregreg, invitant l'assistance à brandir les torches de leurs téléphones mobiles pour « illuminer la ville des lumières ». Porté par la voix puissante et syncopée de la chanteuse anglo-nigériane, le groupe aux sonorités bigarrées a offert au public R'bati une prestation frénétique avec des rythmes accrocheurs consistant en un savant mélange de percussions, d'accords funk et de synthé, le tout ponctué par les longs solos du guitariste Kari Bannerman, un adepte des pédales « Wah-wah » dont les effets épousent parfaitement les mesures funks du groupe. Pendant une heure et demi, le groupe londonien punk-electro aux inspirations africaines a enchainé ses plus célèbres compositions, dont « The Talking Fish », « Give Me A Reason » avant de conclure sur son fameux « The Pot Is On Fire », et ce dans une interaction continue avec un public qui est sorti lessivé au bout d'un spectacle exaltant. Ibibio Sound Machine est apparu de nulle part il y a trois ans sur la scène londonienne qu'il a su conquérir par ses compositions futuristes. Le dernier album du groupe, « Uyai » mêle avec beaucoup de punch synthés, nappes et percussions, brouillant les repères et donnant à la disco mutante d'Ibibio Sound Machine des allures de voyage dans l'espace et le temps.