La direction du parti se réunit sans le secrétaire général Le secrétariat général du Parti de la justice et du développement (PJD) vient de se réunir à Rabat. Une réunion qualifiée par certains médias d'exceptionnelle puisque la direction du parti s'est réunie pour la première fois sans le secrétaire général, Abdelilah Benkirane. Or ce dernier est en voyage en Arabie Saoudite depuis quelques temps pour effectuer la Omra. Peut être c'est le fait que le secrétariat général du parti se réunissait chaque semaine, et que cela fait maintenant plusieurs mois que ses membres ne s'étaient pas revus que l'on qualifie cette réunion de plusieurs adjectifs D'ailleurs, M. Benkiran, et officiellement, a approuvé l'organisation de la réunion de mardi dernier en son absence, déléguant la tâche de présider le secrétariat général à son adjoint, Slimane El Omrani. Certains organes de presse parlent même de pressions de la part de quelques responsables du parti. Quoi qu'il en soit, l'absence du secrétaire général du PJD semble alimenter les interprétations. On avance déjà que le SG du PJD devait effectuer une «Omra» puis revenir. Des informations ont circulé par la suite expliquant que l'ancien chef de gouvernement a décidé de prolonger son séjour en Arabie Saoudite de quelques semaines pour rendre visite à des membres de sa famille installés dans ce pays (ndlr: l'une des filles de Benkiran est installée en Arabie Saoudite avec son mari). Appel à la cohésion En principe, c'est tout à fait normal que la direction du PJD décide de se réunir sous la présidence du secrétaire général adjoint et en présence de tous les autres membres, notamment le chef de gouvernement et président du conseil national du parti de la lampe Saâd Eddine El Othmani. Tout simplement parce que la date du retour de leur secrétaire général n'est pas encore connue. Dans un communiqué public à l'issue de cette réunion, le secrétariat général a adressé un énième appel à la cohésion aux membres du parti. Il faut dire qu'une véritable guerre de déclarations et contre-déclarations est ouverte entre différents courants notamment à travers les désormais incontournables réseaux sociaux. Et bien entendu les idées divergent de plus belle. Face à cette situation, les membres du secrétariat général ont affirmé «qu'ils veillent à dépasser cette situation tout en apportant des réponses adéquates aux interrogations du moment à travers un dialogue libre, constructif et responsable». La même source a profité de l'occasion «pour inviter l'ensemble des membres du parti à bien gérer leurs divergences et s'attacher à leurs liens fraternels». Ainsi, la reprise des réunions du secrétariat général du parti a soulevé un nombre d'interrogations. Quant au prochain congrès, si la direction du parti avait déjà créé un comité préparatoire, dans les faits les préparatifs n'ont pas encore démarré effectivement. La date officielle du congrès n'est pas encore fixée. Il s'agit d'un rendez-vous important pour le parti puisque les congressistes doivent théoriquement choisir un successeur à Benkirane. Guerre «fratricide» Depuis quelques semaines déjà, plusieurs responsables se livrent à une véritable guerre sur les réseaux sociaux. Les pro-Othmani, actuel président du conseil national et chef de gouvernement d'un côté, et les soutiens de Abdelilah Benkirane, secrétaire général du PJD, ne cessent de se rejeter les accusations concernant les tensions actuelles au niveau du parti. Cette situation avait poussé le secrétaire général adjoint, Slimane El Omrani, à demander aux membres du parti d'éviter toute déclaration ou commentaire sur les réseaux sociaux au sujet du débat actuel au niveau du PJD. Cependant, cet appel n'a pas trouvé un large écho auprès des Pjdistes et la confrontation avait repris de plus belle parfois entre les membres du secrétariat général. L'appel à la tenue d'une session extraordinaire du conseil national est également à l'origine d'une polémique, entre un premier camp qui insiste sur sa tenue et un deuxième qui n'y voit pas un grand intérêt.