Les enseignants du public seront autorisés au cas par cas Désormais les enseignants du public pourront effectuer des heures supplémentaires dans les établissements privés. C'est ce que vient d'annoncer le ministère de l'éducation nationale, de la formation professionnelle, de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique dans un communiqué. Selon la tutelle, cette décision vise à faire face «au manque que connaît le secteur privé en termes d'encadrement pédagogique». Il faut rappeler à ce sujet que les écoles sont aujourd'hui confrontées au problème de départ de leurs enseignants vers le public. Le recrutement contractuel des enseignants dans le public a aggravé la situation. La Ligue de l'enseignement privé au Maroc avait d'ailleurs pointé du doigt à plusieurs reprises les conséquences de cette décision du ministère. Le président de la Ligue, Abdelhadi Zouiten, avait fait remarquer en janvier 2017 que le recrutement contractuel des enseignants a provoqué le départ de quelque 2.000 enseignants et directeurs qui étaient liés par des contrats avec des écoles privées. Dans un communiqué, le ministère a indiqué que cette décision concerne notamment le collégial et le secondaire qualifiant, qui comptent actuellement quelque 281.000 élèves. Signalons que cette décision intervient en application des dispositions de l'article 13 de la loi 06.00 qui stipule: «Le staff d'enseignants titulaires des établissements privés doit représenter au moins 80% de leur effectif, tout en prévoyant la possibilité de recourir exceptionnellement à des formateurs ou enseignants du public ou du privé, après autorisation accordée, à titre individuel, par l'académie concernée, pour chaque année scolaire et selon un volume horaire déterminé». Les enseignants devront avoir accompli l'intégralité des heures de cours dans le public pour en bénéficier. Le ministre abroge les arrêtés de ses prédécesseurs Cette nouvelle décision du ministre Mohamed Hassad met fin à l'arrêté datant du 4 février 2015 de Rachid Benmokhtar. L'ex-ministre avait mis fin aux autorisations accordées aux cadres du corps enseignant exerçant dans l'ensemble des cycles d'enseignement et aux corps des inspecteurs, pour assurer des heures supplémentaires dans les établissements d'enseignement privé. L'arrêté en question stipule que «les établissements d'enseignement privé exerçant leur activité de manière effective avant l'entrée en vigueur dudit arrêté peuvent bénéficier, de manière exceptionnelle, d'une période transitoire de trois années scolaires qui prendra fin au terme de la saison scolaire 2016-2017 et ce, dans le but de leur permettre de prendre les mesures nécessaires pour disposer d'un corps enseignant stable». Ces établissements peuvent, durant cette période, recourir aux services des professeurs de l'enseignement public, à condition que le nombre de ces derniers ne dépasse pas 20% du total des enseignants exerçant dans les cycles secondaires collégial et secondaire qualifiant de chaque établissement privé et d'obtenir une autorisation dans ce sens des académies régionales de l'éducation et de la formation. L'arrêté avait prévu des mesures disciplinaires contre les enseignants et les inspecteurs qui enfreignent la règle ainsi que contre les établissements privés qui bénéficieront des services de ces cadres. En 2012, Mohamed Louafa avait publié un arrêté, qui interdisait de manière provisoire aux enseignants et aux inspecteurs de l'enseignement primaire et secondaire d'effectuer des heures supplémentaires dans le privé.