La sélection nationale de rugby participe à la Coupe méditerranéenne qui se tient actuellement au Liban à l'insu de la Fédération et du département de tutelle. Ces derniers n'ont été mis au courant qu'à travers les échos que la sévère défaite des nationaux (72-0 contre la France) a suscités dans la presse nationale. La sélection nationale a reçu une sévère correction au Liban dans le cadre de la Coupe méditerranéenne de rugby. Pour leur première sortie en cette compétition, les ruggers marocains ont essuyé, dimanche dernier, une cuisante défaite face à la France sur le score de 72-0. La première mi-temps de cette rencontre s'est soldée en faveur de l'équipe tricolore par 34-0. Jusqu'ici, tout peut paraître normal, vu la réputation du rugby français, même s'il n'est représenté à cette coupe que par son équipe B, puisque l'équipe française A est actuellement engagée au Mondial australien. Ce qui n'est pas normal en revanche est que ni la Fédération royale marocaine de rugby (FRMG) ni le département de tutelle ne sont au courant de la participation du Maroc à cette compétition. «J'ai eu vent de la présence d'une sélection marocaine au Liban pour ce championnat à travers la presse marocaine», a déclaré le président de l'instance fédérale, Saïd Bouhajeb. «Au-delà du fait que nous n'avons pas été mis au courant de la participation d'une sélection nationale à une compétition internationale, c'est la défaite sévère qu'elle a essuyée face à l'équipe française qui m'a le plus fait mal. Comment peut-on concevoir que la même sélection que nous avons battue ici même à Casablanca en février dernier aurait pu facilement nous vaincre, sur un score aussi élevé que 72 à 0 ?», se demande-t-il. Les responsables de cette discipline au Maroc ignorent jusqu'à l'effectif qui s'est déplacé au Liban pour défendre les couleurs nationales. Ceci est encore plus inadmissible pour le directeur technique national de rugby. «On ne badine pas avec l'image du Maroc à l'étranger», déclare-t-il d'emblée. «Faire appel à des joueurs qui, pour la plupart, évoluent en France et les faire jouer sans l'accord, ni même en informer les instances compétentes, ne doit pas passer sous silence. Les responsables doivent en assumer les conséquences pour que de tels agissements ne se reproduisent plus ». Le DTN explique que la discipline dans laquelle ces éléments concourent actuellement au Liban est le rugby à 13, qui n'existe pas au Maroc et qui n'est pas affilié à la fédération. Les instigateurs de cette « usurpation d'identité» sont connus dans le milieu rugbystique national. Il s‘agit d'un certain M'barki, qui n'est pas à son premier coup. En effet, le même scénario s'est déroulé il y a deux ans et s'est soldé par une défaite plus que sévère des nationaux. A l'époque, la fédération avait saisi le ministère de tutelle et le Comité olympique national, mais aucune suite n'a été donnée à cette affaire. «Ceci est encore plus grave. J'estime qu'à l'époque, la fédération a réagi comme il le fallait, de la manière la plus légale possible. Que les responsables du ministère et du CNOM n'aient pas donné de l'importance à cette première affaire a certainement poussé cet individu à récidiver», précise M. Bouhajeb. Le président de l'instance fédérale a d'ailleurs affirmé qu'en plus de cette voie administrative habituelle, la fédération ne ménagerait aucun effort pour mettre de la lumière sur cette affaire. La tenue d'un point de presse est également prévue. Il est à signaler que toute participation marocaine à une compétition internationale devrait normalement passer par la fédération qui en informerait le département de la jeunesse et du sport. Dans le cas de la Coupe méditerranéenne en question, aucune correspondance n'est parvenue à la FRMR.