Au lendemain du déferlement de raz-de-marée dévastateurs sur le littoral de l'océan Indien, les pays asiatiques continuaient lundi de rechercher les survivants et de récupérer les corps des victimes pour prévenir les épidémies. De l'Indonésie à l'Inde, plus de 22.000 personnes ont péri et des centaines de milliers d'autres sont désormais sans abris. Près de la moitié des victimes sont mortes sur la seule île du Sri Lanka. Mais le bilan pourrait s'alourdir fortement puisqu'aucune nouvelle n'est pour le moment parvenue de l'île indienne de Grand Nicobar, dans la mer d'Andaman, qui compte 45.000 habitants et se situe près de l'épicentre du séisme. "Ce qui est inquiétant c'est que nous n'avons aucune nouvelle de Grand Nicobar, car nous n'avons réussi à joindre personne sur place", a déclaré Pratima Madhukrishnan, une des responsables de l'île basée à Madras (Tamil Nadu, Inde). Interdites pour la plupart aux étrangers du fait de leur position stratégique et de la présence de bases militaires indiennes, les îles indiennes d'Andaman et de Nicobar, dans le Golfe du Bengale, figurent parmi les plus touchées, avec au moins 3.000 morts. Les tsunamis, provoqués par le plus violent séisme enregistré dans le monde depuis 40 ans, ont été ressentis jusque sur les côtes d'Afrique de l'Est, à plus de 6.000 kilomètres, notamment par une modification du rythme des marées. La secousse sous-marine s'est produite dimanche matin au large de l'île indonésienne de Sumatra. Elle a été mesurée à 9,0 sur l'échelle ouverte de Richter. Le chaos et la désolation prévalaient désormais sur les plages paradisiaques du sud-est asiatique. "La mort est venue de la mer", a raconté Satya Kumari, un ouvrier du BTP des environs de l'ancien comptoir français de Pondichéry (Inde). "Les vagues nous pourchassaient, elles ont emporté nos baraquements. Qu'avons-nous fait pour mériter cela?" Les Nations unies ont mis en garde lundi contre le risque d'épidémies dans la zone du fait de la possible contamination des eaux si les corps ne sont pas retirés à temps. L'Union européenne, qui avait débloqué dimanche une première enveloppe de trois millions d'euros, va augmenter son aide aux victimes de la catastrophe. "Nous parlons de sommes substantielles puisqu'il s'agit de l'une des pires catastrophes naturelles qu'ait subies la planète depuis de nombreuses années", a déclaré Louis Michel, commissaire européen au Développement et à l'Action humanitaire, dans un communiqué. "La Commission peut mobiliser rapidement jusqu'à 30 millions d'euros par le biais de ses mécanismes d'urgence."Les agences d'aide internationale et les organisations humanitaires du monde entier ont commencé à envoyer du personnel, du matériel et des dons vers la zone sinistrée. "Il s'agit peut-être de la plus grave catastrophe naturelle de l'histoire récente car elle touche tellement de zones côtières très peuplées, tant de communautés vulnérables", a déclaré sur CNN Jan Egeland, coordinateur des secours d'urgence des Nations unies. Les pays les plus durement touchés par ces vagues qui ont atteint jusqu'à dix mètres de hauteur sont l'Inde (plus de 6.600 morts), l'Indonésie (près de 5.000 morts), et surtout le Sri Lanka, où le bilan a été porté lundi par l'armée à plus de 10.000 morts. • D'après Chamintha Thilakarathna (Agences)