Plus 120.000 morts est le bilan encore provisoire établi le 30 décembre du raz-de-marée qui a frappé les côtes asiatique de l'Océan Indien alors que les portés disparus se comptent en dizaines de milliers. Les morts sont au nombre de 120.000. Et ce n'est qu'un bilan provisoire du séisme et du raz-de-marée qui ont frappé plusieurs pays de l'Asie du Sud-Est. Cinq jours après le passage des vagues géantes, les côtes asiatiques de l'Océan Indien comptent toujours les morts. Partout, cadavres en décomposition, constructions et infrastructures détruites, boue et autres débris jonchent le sol. Les portés disparus se comptent encore en dizaines de milliers au moment où l'Indonésie, le pays qui a payé le plus lourd tribut, l'Inde et le Sri Lanka revoient sans cesse le bilan à la hausse. Ainsi, officiellement, 52.000 Indonésiens ont péri dans la catasrophe rien que dans les régions du nord de l'île de Sumatra. Au Sri Lanka, le bilan a atteint les 24.743 morts et 4.916 personnes sont toujours portées disparues, selon les derniers chiffres de la présidence. En Thaïlande, plus de 700 étrangers figurent parmi les 2.394 morts officiellement recensés, selon le ministère de l'Intérieur. Pour sa part, l'Inde a perdu 10.850 personnes, alors que 90 victimes ont été recensées en Birmanie la 66 en Malaisie, 75 dans les Îles Maldives et deux morts au Bangladesh, selon des chiffres avancées par des organisations humanitaires internationales. L'inquiétude grandit également pour les centaines de touristes étrangers qui manquent toujours à l'appel. On reste sans nouvelles de 2.000 Scandinaves, d'un millier d'Allemands. De retour de la région, le ministre français des Affaires étrangères, Michel Barnier, a annoncé qu'au moins 22 Français avaient péri dans les raz-de-marée et que 560 autres étaient portés disparus. Les habitants de la région ne sont pas à la fin de leurs souffrances, Aux risques très grands des épidémies auxquels ils doivent faire face en raison du manque en eau, nourriture et médicaments et la puanteur des corps en décomposition qui n'ont pu être enterrés ou incinérés, s'ajoute la panique quant à d'éventuels nouveaux tsunamis. En Inde par exemple, le gouvernement a diffusé jeudi matin un avis d'alerte au tsunami, semant la panique parmi les populations déjà durement touchées. La police a expliqué que des répliques dans la zone des îles Andaman et Nicobar, près de l'épicentre du séisme sous-marin qui a causé le tsunami de dimanche, étaient « susceptibles » de provoquer des vagues géantes. Mais l'institut américain de sismologie, l'US Geological Survey, a estimé qu'aucune secousse récemment enregistrée n'avait atteint une puissance suffisante pour déclencher une nouvelle vague sismique. Pour faire face à l'ampleur de la catastrophe, les Nations unies et plusieurs autres organisations internationales organisent ce qui semble être la plus grande opération humanitaire. Ainsi, le Programme alimentaire des Nations unies (PAM) a estimé qu'il aurait probablement besoin de 100 millions de dollars pour fournir des vivres à quelque deux millions de personnes dans les pays frappés par le séisme et les tsunamis de dimanche en Asie. Cette somme est nécessaire pour les six prochains mois, a précisé la porte-parole du PAM basé à Rome, Caroline Hurford. L'agence présentera sa demande dans le cadre d'un appel général de l'ONU dans les prochains jours. Cinq jours après la catastrophe, les sommes débloquées par une soixantaine de pays pour répondre à la crise dépassent les 220 millions de dollars. Mais ces financements ne seront pas suffisants. L'Onu a d'ores et déjà demandé 130 millions de dollars supplémentaires (70 pour le Sri Lanka, 40 pour l'Indonésie et 20 pour les Maldives). "Je pense qu'il faudra des milliards de dollars", a avancé le secrétaire général de l'Onu, Kofi Annan, qui lancera le 6 janvier prochain un nouvel appel de fonds.