La grogne des pharmaciens de Casablanca ne se tarit pas. Le Syndicat des pharmaciens d'officine de la wilaya du Grand Casablanca a appelé tous les pharmaciens d'officine de la ville à poursuivre leur mouvement de protestation en portant des brassards et à procéder à la fermeture des pharmacies de garde au-delà de minuit et ce à partir ce lundi 17 avril. Dans un communiqué, le syndicat explique cette décision par le fait qu'aucune suite n'a été donnée à leurs revendications. «Un mois après notre grève historique du 7 mars 2017, force est de constater qu'aucune suite n'a été donnée à nos revendications, à savoir l'arrêt de l'anarchie et l'impunité prônée par certains au sein de notre profession réglementée et ce dans toute la wilaya portant ainsi préjudice à un grand nombre de consœurs et de confrères qui ne peuvent plus exercer leur profession dans la sérénité». Ce mouvement de protestation fait suite à plusieurs infractions commises dans la profession, à savoir le non-respect des horaires d'ouverture et de fermeture des officines, la non publication des sanctions prononcées lors des sessions disciplinaires par les conseils ordinaux dans le Bulletin officiel ou encore le non-respect du PPV par l'octroi de remises sur les médicaments. Il faut rappeler que les sanctions disciplinaires prononcées par les conseils de l'Ordre des pharmaciens et qui ont été publiées dans le Bulletin officiel n°6552 du 16 mars 2017 n'ont fait qu'aggraver la situation. En effet, ces sanctions qui varient entre 2 et 3 jours de fermeture concernent les pharmacies exerçant à Tétouan, Salé, Kénitra, Meknès et Nador. Aucune sanction n'a été publiée pour les officines de Casablanca. Une situation jugée injuste par le syndicat des pharmaciens de Casablanca. En outre, les pharmaciens revendiquent à l'instar des médecins une couverture médicale et une assurance retraite. Avec cette nouvelle décision, le syndicat espère mettre fin à cette anarchie qui met en péril les petites pharmacies. Dans son communiqué, le syndicat des pharmaciens de Casablanca a averti qu'au cas où leurs revendications ne seraient toujours pas satisfaites, il mènera d'autres actions sans donner plus de détails. Cette profession, autrefois bien portante, est aujourd'hui en crise. Selon la Fédération nationale des syndicats des pharmaciens du Maroc, 35% des pharmacies au Maroc sont en faillite. Avec les baisses successives du prix des médicaments, le pharmacien voit d'année en année diminuer la rentabilité de son officine. Cette situation pousse des pharmaciens à effectuer des remises allant jusqu'à 20% sur les médicaments. Un fléau qui a été observé à Casablanca, Tiznit, Rabat, Marrakech…