Siham, 18 ans, exerçait le plus vieux métier du monde à El Jadida. Un métier plien de risques et qui lui a été fatal, puisqu'elle a été poignardée à mort par un client. Zahra poussa un cri strident quand une fille lui a téléphoné pour lui apprendre la mauvaise nouvelle : sa fille, Siham, a été agressée par une arme blanche dans une maison close de la rue Souss, à El Jadida. Zahra qui pleurait à chaudes larmes, demanda ce que sa fille faisait dans ce quartier et plus précisément dans cette maison. Aucune réponse. Elle se dépêche sur les lieux. Elle ne trouve personne. Sa fille a déjà été évacuée sur les urgences de l'hôpital Mohammed V. Elle y arrive quelques minutes plus tard à bord d'un petit taxi. Alitée, Siham est inconsciente. Ses blessures sont très graves au point qu'elle risque à tout moment de rendre l'âme. Elle présente une blessure au niveau de sa poitrine et une seconde au niveau de son cœur. Zahra perd la tête. Qu'est-ce qui arrive à sa fille ? C'est la seule personne qui lui reste dans ce monde après la mort de son époux et la perte de son fils dans un accident de la circulation. « Ta fille va subir une opération chirurgicale », lui lance une infirmière. La mère, qui s'est réfugiée dans un coin de l'hôpital, ne sait à quel saint se vouer. Tout à coup une fille s'approche d'elle, lui demande si elle est la mère de Siham. Elle répond par l'affirmative, alors la fille lui apprend que sa fille a été poignardée par Mouhcine. La mère n'a jamais entendu ce nom. Les larmes aux yeux, elle lui demande plus d'explications. La fille n'était pas sur les lieux du crime, mais elle a entendu les curieux qui étaient sur place relater l'histoire. Elle lui affirme que les riverains ont remarqué, vers 19h, Siham qui filait vers la maison close de L'hajja poursuvie par un jeune homme. Le jeune homme la suivit jusqu'à l'intérieur de la maison. Laïla, une fille qui était là, lui demanda de partir et de laisser Siham tranquille. Il refuse. «Elle doit passer la nuit avec moi», lui dit-il. A ce moment, L'hajja, propriétaire de la maison, s'avance vers la porte, la verrouille et le menace d'alerter la police. Aussitôt, il brandit un couteau, et demande à L'hajja de lui ouvrir la porte. Siham lui demande de laisser L'hajja tranquille. «Je vais t'accompagner…», lui dit-elle. Mais le jeune homme, à bout de nerfs, la poignarde sans pitié. Il lui assène un deuxième coup. Siham s'effondre. L'agresseur prend la fuite. La mère n'entend plus rien quand elle voit l'infirmière avancer vers elle. Elle lui annonce la mauvaise nouvelle : «Siham est morte». Les éléments de la police judiciaire se lancent sur les traces de l'auteur du crime. Il fallait attendre 24h avant qu'ils ne l'arrêtent chez son père dans un douar, à la commune de Moulay Abdellah Amghar. Âgé de trente-quatre ans, ce repris de justice, qui avait purgé, à deux reprises, des peines d'emprisonnement, une pour vol et l'autre pour coups et blessures, était recherché. Il a avoué aux enquêteurs qu'il était en état d'ivresse, le jour du crime, quand il a vu Siham passer devant lui. Il avait déjà fait sa connaissance à la maison close de L'Hajja. Chose que la mère de la victime ignorait. Il lui demande de passer la nuit chez lui. Elle refuse et reprend son chemin. Il la suit jusqu'à la maison close. Mouhcine a été arrêté et déféré devant la Chambre criminelle près la Cour d'appel d'El Jadida. Alors que Zohra, la mère de Siham, restait seule en larmes.