Le parti du Rassemblement National des Indépendants (RNI) est actuellement traversé par une onde de choc qui fait remonter en surface des clivages et des luttes intestines longtemps étouffées. Depuis l'annonce de la composition du gouvernement, les langues se délient, les ressentiments, le malaise au sein des instances dirigeantes de cette formation se font au grand jour. Le parti du Rassemblement National des Indépendants (RNI) est actuellement traversé par une onde de choc qui fait remonter en surface des clivages et des luttes intestines longtemps étouffées. Depuis l'annonce de la composition du gouvernement, les langues se délient, les ressentiments, le malaise au sein des instances dirigeantes de cette formation se font au grand jour. Il s'agit d'une véritable dynamique de défiance et de critique tous azimuts essentiellement à l'endroit du chef de file du Rassemblement, Ahmed Osman, et accessoirement de sa garde rapprochée et inconditionnelle. L'exercice solitaire du pouvoir par le chef historique du Rassemblement, sa manière très partiale et occulte de mener les concertations tant avec l'ancien Premier ministre, Abderrahmane Youssoufi, qu'avec le nouveau, Driss Jettou, depuis sa nomination par le Souverain, les résultats de ces conciliabules en termes de portefeuilles ministériels affectés au RNI dans le nouveau Cabinet, l'identité et le profil de titulaires désignés sous l'étiquette rniste, suscitent l'ire d'un certain nombre de personnalités de premier ordre dans le parti qui se considèrent marginalisées, flouées, voire humiliées dans ces circonstances. L'issue de cette crise ouverte risque en tout cas d'être fatale à la formation créée par Ahmed Osman et qu'il a eu de tout temps tendance à mettre entièrement et quasi-exclusivement au service de ses intérêts personnels. C'est cette gestion-là qui est mise en cause et qui a privé une formation politique qui a pu, au fil du temps, se faire une place spécifique et conséquente dans le paysage partisan marocain, de jouir d'un poids et d'un pouvoir en rapport avec l'importance numérique de ses représentants au sein des collectivités territoriales et au sein des deux chambres du Parlement. Mais au-delà des tensions internes au parti et de leurs conséquences immédiates en termes d'organisation et de redistribution des rôles, les défaillances du leadership actuel du RNI déteignent aussi sur la crédibilité de l'ensemble de la classe politique et sur la rentabilité de l'exécutif dont plus de quinze pour cent sont détenus par des ministres proposés par le Président du RNI. Il est effectivement navrant de constater qu'à une exception près, le niveau de représentativité du RNI au sein du gouvernement est pour le moins modeste en termes de rayonnement, de compétence et de dynamisme. Et pour les dizaines d'individualités, militants et figures représentatives du RNI, des hauts cadres, des chefs d'entreprises connus pour leur dynamisme, leur étoffe et leur esprit d'ouverture, des hommes et des femmes qui pouvaient effectivement contribuer avec efficacité relever le niveau de représentativité et de performance, la frustration et l'amertume sont tout à fait compréhensibles et légitimes. Encore faut-il qu'ils entirent les conséquences politiques constructives qui s'imposent pour faire repartir leur formation partisane sur de bonnes bases et sur des fondements durables.