Le Président de la Convention sur l'avenir de l'Europe vient de jeter un pavé dans la mare en s'opposant fermement à l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne, estimant que l'intégration de ce pays à la future Europe entraînerait la fin de celle-ci. Le Président de la Convention sur l'avenir de l'Europe vient de jeter un pavé dans la mare en s'opposant fermement à l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne, estimant que l'intégration de ce pays à la future Europe entraînerait la fin de celle-ci. La prise de position de VGE va à l'encontre des engagements de l'Union européenne qui n'a cessé d'encourager la Turquie à réformer sa législation et aller de l'avant dans le respect des droits de l'Homme pour satisfaire aux critères d'adhésion. L'U.E. a déclaré officiellement, à Helsinki, en décembre 1999, que la Turquie «est un pays candidat qui a vocation à rejoindre l'Union européenne sur la base des mêmes critères que ceux qui s'appliquent aux autres candidats». Qu'est-ce qui a changé depuis pour justifier la sortie de VGE ? Et, pourquoi a-t-il choisi ce moment précis pour sortir ce brûlot ? À l'évidence, il s'agit de la nouvelle majorité parlementaire dont vient de doter la Turquie. Une prise de position qui s'explique principalement par les votes de l'électorat turc. Un pays doublement taré, pauvre et musulman, fera-t-il partie de l'Union européenne?. Il n'en est pas question soutient Giscard qui dit tout haut ce que beaucoup de responsables européens pensent tout bas. L'essor des partis populistes et anti-immigration en Europe occidentale a instauré un nouveau climat politique dans le vieux continent. Dans une conjoncture politique normale, il est toujours loisible de négocier des compromis. La problématique est que la montée de mouvements xénophobes en Europe rend toute différence intolérable. Dans ce climat, les dirigeants de l'Union européenne n'ont que plus du mal à accepter en leur sein un Etat gouverné par des non-chrétiens. Giscard l'a clairement dit en soutenant que le risque d'accepter la Turquie, c'est de ne pas pouvoir dire «non» aux autres pays qui caressent l'idée d'adhérer à l'UE, comme le Maroc. «Le lendemain du jour où on ouvrira des négociations avec la Turquie, vous aurez une demande marocaine d'adhésion à l'Union, le roi du Maroc l'a dit depuis longtemps. Dès lors que l'on sort du continent, pourquoi le faire à l'Est et ne pas le faire à l'Ouest?», explique VGE. Les Turcs ont qualifié Giscard d'intégriste : «C'est un intégriste chrétien. Il pense que l'Union européenne est un club chrétien», disent-ils. Sans doute ont-ils raison de dire aussi que la prochaine crise européenne aura pour nom VGE qu'ils considèrent comme une réminiscence de scolastiques médiévaux.