Une convention a été signé entre l'UE est les quatre pays signataires de l'Accord d'Agadir. Cette convention vise à aider ces pays à activer les clauses portant sur le démantèlement tarifaire et l'encouragement des investissements. L'Accord d'Agadir, conclu le 25 février 2004, censé entrer en vigueur le 1er janvier 2005, le sera-t-il réellement ? Des sources proches du ministère du Commerce extérieur avance un retard pris par les législations nationales des quatre pays. Il est même question du report…Au moins à juin 2005! Toutefois, l'Union européenne mise sans réserve sur les relations Sud-Sud comme compléments à ses accords d'associations, désormais formulés sous forme de plans d'actions avec les différents pays signataires. «La politique de voisinage permettra à la fois au Maroc de renforcer l'ancrage stratégique de ce choix sur la base d'engagements réciproques et de favoriser la dimension régionale et sous-régionale, notamment dans le cadre du processus euroméditerranéen. À cet égard, l'Accord d'Agadir de libre-échange, signé le 25 février 2004 à Rabat, constitue un modèle d'intégration économique dans la région », est-il mentionné par le plan d'action approuvé par le Conseil de Bruxelles le vendredi 17 décembre dernier. Dans ce sens, la Commission de l'Union européenne et les quatre pays signataires de l'Accord de libre-échange d'Agadir (Maroc, Tunisie, Egypte et Jordanie) ont signé, dimanche 19 décembre à Amman, une convention portant sur l'octroi d'une subvention de 4 millions d'euros pour soutenir la mise en oeuvre du processus d'Agadir. La convention a été signée par le ministre jordanien de la Planification et de la Coopération internationale, Bassem Awadallah, au nom des pays du processus d'Agadir, et par le chef de la délégation de la Commission européenne en Jordanie, Robert Van der Meulen. L'ambassadeur du Maroc à Amman, Abdelkader Zaoui, ainsi que les ambassadeurs des autres pays concernés ont également assisté à la cérémonie de signature. La convention vise à aider les quatre pays partenaires à activer l'application du processus d'Agadir, notamment les clauses portant sur le démantèlement tarifaire, le respect des règles d'origine euro- méditerranéennes, l'encouragement des investissements et le renforcement des capacités d'intégration régionale. Outre la préparation d'études et d'analyses ciblées dans les domaines du commerce et le soutien de programmes de communication, la subvention servira également à fournir des services de conseil et de formation, à développer un système d'information commun aux quatre pays et à apporter une assistance technique à l'installation à Amman du secrétariat du processus. Dans une déclaration à cette occasion, le ministre jordanien de la Planification et de la Coopération internationale a affirmé que cette subvention aidera les quatre pays à mieux coordonner leurs positions à propos du libre-échange avec les pays de l'UE, à améliorer la compétitivité de leur production industrielle et à renforcer davantage leur complémentarité économique. De son côté, le délégué de la Commission européenne a fait ressortir le rôle que jouera cette convention dans la mise en oeuvre des objectifs des quatre pays signataires du Processus d'Agadir et dans le renforcement de la coopération Sud-Sud. Il a également souligné l'importance de l'Accord de libre-échange d'Agadir pour la mise en place de la zone de libre-échange euro-méditerranéenne à l'horizon 2010. L'Accord d'Agadir s'inscrit aussi dans une série d'accords signés dans le monde arabe et peu appliqués. Il s'agit d'abord de la zone de libre-échange entre les pays arabes et qui doit voir la suppression des droits et des taxes pour tous les produits arabes dès le 1er janvier 2005. «Beaucoup d'accords existent dans le monde arabe (Ligue arabe), mais ils ne sont jamais appliqués», avait déclarée à ALM l'économiste Brahim Rachidi convaincu néanmoins qu'Agadir peut être le début de l'intégration économique souhaitée dans le monde arabe !