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La fin d'un bidonville
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 06 - 11 - 2002

Lahjajma. La lutte contre l'habitat insalubre et la réurbanisation de Casablanca s'avèrent plus difficiles que prévu. Les autorités publiques ont toujours du mal à assainir des terrains infestés d'anarchie, comme à douar Lahjajma.
Depuis des années, les habitations anarchiques à douar Lahjajma constituent une entrave à la prospérité immobilière et environnementale du quartier Bourgogne. Un quartier qui se trouve à proximité de la Mosquée Hassan II et du grand espace qui permet l'accès à la corniche d'Ain Diab. Plusieurs lots d'habitat insalubre avec tout ce qu'une telle situation provoque de pollution, d'instauration de souks anarchiques etc.
Le premier novembre, à trois heures du matin, les autorités publiques ont procédé à la destruction de ces habitations, en transférant les familles qui y logeaient au centre de Tit Mellil. A première vue, cet acte donne l'impression que ces habitants sont victimes d'un certain zèle de la part des autorités. Ce n'est nullement le cas d'après les habitants du voisinage. Il s'est avéré que ces gens ont été informés, il y a plusieurs mois, du futur passage d'une artère qui débouchera sur le boulevard El Menara fraîchement instauré. De la vingtaine des familles qui occupaient l'espace, six seulement, ont abdiqué à l'avertissement des instances compétentes, alors que les autres ne voulaient rien entendre dans l'espoir d'être dédommagées par des habitations aux frais de l'Etat, alors qu'en réalité ils occupaient des terrains conservés en bonne et due forme par leurs propriétaires légitimes. Parmi ces derniers, il y en a qui étaient obligés de vendre leurs immeubles en pleine construction et à des prix dérisoires, comme c'est le cas de Haj Taieb. « Deux baraques collaient à l'arrière de l'immeuble. En leur demandant gentiment de trouver un autre lieu de demeure tout en leur offrant une aide matérielle considérable, les deux chefs de famille n'ont même pas daigné m'écouter. Ils ont juste fait savoir que si je voulais qu'ils déménagent, je devrais leurs payer de nouveaux appartements dans les parages. Un ultimatum. », raconte ce propriétaire qui a été obligé de céder son immeuble à un prix bien moindre que ce qu'il coûte réellement.
Aujourd'hui, les travaux vont bon train pour l'aménagement de tout le secteur, car ces habitations insalubres constituaient une sorte de siège autour des résidences flambant-neuves dont l'accès était difficile. Du côté du boulevard El Menara, les autorités ont bâti pour les habitants déplacés et installés provisoirement dans des tentes, des habitations dotées de toutes les infrastructures nécessaires.
Les personnes concernées affichent clairement leur soulagement et leur confiance dans les responsables qui ont tenu leurs promesses. Ils sont sous les tentes, mais ils savent qu'ils intégreront prochainement leurs nouvelles demeures. Ceux qui connaissent la région ont approuvé avec satisfaction le changement qu'a connu le secteur après l'intervention des autorités compétentes, et surtout après la destruction des habitations anarchiques et insalubres qui perdurent depuis près de 40 ans ; Sur place, on ne dénote aucune forme de protestation ou d'injustice commise à l'égard des familles évacuées. Un vieillard, dont la bellesœur fait partie des évacués, reconnaît que les autorités n'arrêtaient pas, depuis des années déjà, de prévenir les habitants de l'imminence des changements effectués ces derniers temps.


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