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Zaki, une valise dans la tête
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 20 - 12 - 2004

Explusé de France en juillet 2002, Ahmed Zaki se retrouve dans son pays natal qu'il a quitté en 1970, laissant derrière lui sa famille. Le ministère français de l'Intérieur a refusé l'abrogation de son arrêté d'expulsion. Entretien.
ALM: Quelle est cette histoire d'expulsion et quelles sont les raisons pour lesquelles vous vous êtes trouvé dans cette situation ?
Ahmed Zaki : Je suis un Marocain ayant résidée en France depuis 1970, j'avais alors près de douze ans. Je suis marié avec une femme de nationalité française et père de deux enfants également de la même nationalité. Je reconnais avoir commis des infractions à la législation sur les stupéfiants et j'ai purgé une peine de trois ans d'emprisonnement de 1999 à 2002. Le ministre de l'Intérieur a pris contre moi un arrêté d'expulsion mis en exécution dès ma libération. Pendant ma détention au pénitencier de Chateauroux, ma conduite était exemplaire selon l'Administration pénitentiaire. Le 20 juin 2002, j'avais sollicité du ministre de l'Intérieur par l'entremise de mon avocat Me Paule-Charles Deodato, l'abrogation de l'arrêté d'expulsion, en vain. Je me suis ainsi trouvé au Maroc sans aucune attache familiale puisque mon épouse, mes enfants, ainsi que ma mère et frères et sœurs vivent tous en France. En mai 2003, j'avais réitéré ma demande à M.Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur, sans recevoir de réponse. Et si je survis jusqu'à ce jour, ce n'est que grâce à la Fondation Hassan II pour les Marocains Résidant à l'Etranger qui a mis à ma disposition un logement provisoire à Kénitra ainsi qu'une somme d'argent mensuelle de 1800 dirhams. Là aussi j'ai fait preuve de beaucoup de discipline malgré mon état déprimé. J'ai en effet participé activement aux travaux de réfection du Centre d'accueil des MRE tout en contribuant activement à l'accueil des MRE. Vous pouvez demander aux gens de la Fondation, ils vous confirmeront que ma conduite était exemplaire.
Qu'attendez-vous au juste de vos requêtes auprès des ONG des droits de l'Homme et de toutes les portes que vous ne cessez de frapper ?
Une intervention auprès des autorités françaises qui viennent de rejeter ma très récente demande le 19 novembre 2004, tout en insistant sur le fait que ma présence en France constitue toujours une menace pour l'ordre public. Or, je ne suis ni un terroriste, ni un trafiquant. En plus je réponds aux critères de la loi Sarkozy de novembre 2003 qui avait donné espoir aux étrangers condamnés puis expulsés. J'ai des attaches familiales et ma présence en France est plus qu'ancienne.
Mais vous avez quand même commis un délit aux yeux de la loi de ce pays ?
Oui, et je le regrette amèrement. Mais j'ai repris ma conscience depuis, tout en payant le prix défini par la justice. De plus il serait toujours temps de me sanctionner si je manque à mon engagement. Je n'aurais plus aucune raison d'exister si c'est le cas. Mais j'ai deux enfants, (Nouman 13 ans et Soufiane 10 ans) et ma femme souffre d'une maladie incurable. Cette année, grâce toujours aux bons soins de la Fondation Hassan II, elle a été invitée avec mes deux enfants pour venir me voir. La Fondation s'est investie humainement et matériellement pour faire venir mes fils et les faire profiter des colonies de vacances. Mes deux gosses ont en effet bénéficié de deux semaines de vacances au séjour culturel organisé par la Fondation à Bouznika. Sauf que leur départ à la fin du mois d'août a été très pénible pour moi. Etre séparé d'eux aura sûrement des conséquences néfastes sur la psychologie de mes enfant innocents. En plus, ma femme se trouve dans une situation très difficile et elle n'a pas arrêté d'affirmer aux autorités françaises ou aux ONG que je me suis toujours comporté comme un excellent mari.
Vous avez dit tout à l'heure que vous avez frappé à plusieurs portes, est-ce que personne à part la Fondation Hassan II n'a compris votre situation ?
Si, si. Je vous cite par exemple M.Etienne Pinte, député UMP et maire de Versailles qui a beaucoup plaidé en ma faveur, c'est même lui qui était derrière la relance de ma requête. Il y a aussi Mme Camille Nicaise de la Ligue des Droits de l'Homme. Même l'ambassade du Maroc en France est au courant de mon cas. Et je voudrais ne pas passer sans citer Mme Nezha Chekrouni, la Secrétaire d'Etat, et les ONG marocaines. Il ne me reste plus qu'une seule voie, si rien ne se profile à l'horizon : m'abstenir de manger jusqu'à ce que mort s'en suive, car je ne peux être éternellement un fardeau sur le Maroc, un pays à qui je n'ai jamais rien donné, mais que j'ai retrouvé à un moment où la France ne voulait plus de moi. Je ne parle même pas l'arabe, alors comment pourrais-je vivre loin de ma famille ?


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