L'Irak se prépare à la frappe américaine «comme si elle devait avoir lieur dans une heure», selon Bagdad. Washington renforce son dispositif militaire dans le Golfe et presse le Conseil de Sécurité de voter sa résolution. Paris et Moscou tiennent bon. L'Irak est « prêt à faire face à une offensive des Etats-Unis comme si elle devait voir lieu dans une heure», a affirmé Saddam Hussein, alors que George Bush a répété sa détermination à recourir à la force contre Bagdad «si les Nations-unies ne se montraient pas efficaces». Washington, qui à tout prix renverser le régime irakien, harcèle le Conseil de Sécurité pour l'amener à voter une résolution musclée sur le désarmement de l'Irak. Paris et Moscou s'opposent toujours au projet de résolution américaine qui prévoit l'automaticité du recours à la force. Cependant, après près d'un mois de négociations laborieuses, les positions des cinq pays membres du Conseil de Sécurité semblent se rapprocher, bien que la Russie ait répété que des «divergences importantes” persistent. Alors que la semaine qui commence aujourd'hui est considérée comme décisive, la Maison-Blanche a relativisé les déclarations du Secrétaire d'Etat Colin Powell selon lesquelles un votre devrait avoir lieu «vers la fin de cette semaine». Un compromis possible qui aboutirait à l'adoption d'une résolution par l'ONU pourrait conduire des inspections préliminaires en Irak d'ici la fin de l'année. Il faudrait ensuite un délai de deux mois au minimum avant que des inspections plus approfondies des sites irakiens soupçonnés de produire des armes de destruction massive, ne soient entamées. Sur le terrain, les Etats-Unis continuent de se préparer à une intervention militaire en déployant des forces dans le Golfe. Le week-end, ils ont dévoilé l'envoi d'un deuxième porte-avion, l'USS Constellation et six autres navires de guerre. Pendant ce temps, le président irakien continue de déclarer que le temps joue en sa faveur «car la coalition américano-britannique pourrait s'effondrer pour des raisons intérieures et sous la pression des opinions publiques américaine et britannique». Sur un autre plan, le ministère français des affaires étrangères a catégoriquement démenti des informations selon lesquelles le président Jacques Chirac aurait envoyé un émissaire secret auprès de Saddam Hussein.