Le Parlement s'achemine pour la première fois vers une session parlementaire blanche puisque la clôture est prévue le 8 février Les regards se tournent aujourd'hui à 16h vers l'hémicycle. Comme nous l'avions annoncé, Abdelouahed Radi, président provisoire de la Chambre des représentants, a convoqué une séance plénière pour l'élection du nouveau président de la première Chambre parlementaire. L'événement aurait été en d'autres circonstances protocolaire, voire banal, mais cette législature est complètement différente. L'élection de la présidence de la Chambre des représentants vient à un moment où une majorité gouvernementale et parlementaire se fait toujours désirer. Plus de trois mois après la nomination d'un chef de gouvernement, ce dernier peine encore à former une majorité confortable. L'attente aurait pu durer un peu plus mais il y a urgence. Le Parlement doit approuver l'acte constitutif de l'Union Africaine (UA) avant le prochain rendez-vous prévu à Addis-Abeba en Ethiopie fin janvier où le Maroc compte retrouver son siège dans cette organisation. Les chefs des partis politiques ont tenu, dans ce sens, une réunion avec le chef de gouvernement vendredi dernier. Le but était de trouver un consensus autour de l'identité du prochain président de la Chambre des représentants. La rencontre a eu lieu mais rien ne laissait présager un consensus après ladite réunion. D'un côté, le Parti de la justice et du développement (PJD) et celui de l'Istiqlal ainsi que le Parti du progrès et du socialisme qui ont leurs propres calculs et de l'autre formations représentées au Parlement qui ont elles aussi leurs propres lectures. Les spéculations vont bon train sur l'identité du prochain président. Alors que le PJD ne s'était pas encore décidé concernant la présentation d'un candidat à la présidence, l'Union socialiste des forces populaires (20 sièges) est décidée à présenter le président de sa commission administrative, Habib El Malki à ce poste. Seul candidat déclaré à ce jour, M. El Malki garde toutes les chances de son côté. Cela sachant que le PJD maintient toujours son veto sur la participation de l'USFP au prochain gouvernement. Le premier scénario consisterait donc à ce que le parti de la lampe accepte la présidence usfpéiste de la première Chambre contre un soutien critique du parti de la rose sans participation au gouvernement. Le deuxième scénario se résumerait aussi à une victoire de M. El Malki aujourd'hui mais sans accord avec le PJD qui voterait blanc avec ses alliés au moment du scrutin. Le pays se retrouvera donc avec un président de la première Chambre appartenant à l'opposition et la crise risque alors de s'installer durablement. Une chose est sûre en tout cas. Les tractations vont se poursuivre jusqu'à la dernière minute. Des surprises ne sont pas à écarter. Le risque que des députés ne respectent pas la consigne de vote de leur parti n'est pas à écarter. Il faut préciser que le vote est secret pour le choix du président de la Chambre des représentants. Le Parti authenticté et modernité (PAM) pourra aussi jouer un rôle crucial. Fort d'un groupe de 102 parlementaires, le vote des Pamistes sera déterminant. A noter enfin que ce parti réunira ce lundi son bureau politique.