Abdelkader et Hniya ont constitué un duo spécialisé dans le vol qualifié et la débauche. Un parcours qui finira par leurs condamnations respectives à 3 ans de prison ferme et 2 mois avec sursis. Ils ne savent pas quels sont leurs points communs. Ce qui leur importait est de survivre, de gagner leur vie au jour le jour par n'importe quel moyen. Il s'appelle Abdelkader, âgé de vingt-sept ans et célibataire. Elle se nomme Hniya, 36 ans, divorcée avec trois enfants. « Dossier n°52/01 Abdelkader et Hniya… », appelle le président de la chambre criminelle près la Cour d'appel de Settat. Les deux accusés avancent vers la barre. Hniya tourne la tête de temps en temps vers l'assistance alors que Abdelkader fixe ses yeux sur le président de la Cour. Celui-ci surprend Hniya : « Ton nom, ton prénom, date et lieu de naissance, adresse… ». Hniya a épousé à l'âge de dix-sept ans un voisin de son douar d'Ouled Abbou, province de Settat. Seulement, elle a été répudiée quelques années plus tard, avec ses trois enfants sans aucune aide. Même pas de la part de ses parents. Elle a frappé à la porte la plus facile, celle de la plus ancienne profession du monde. Elle a commencé à racoler les clients, mais les recettes sont toujours dérisoires, et ne répondent pas aux besoins de ses enfants. Un jour, Abdelkader tombe dans ses filets. Elle l'a accompagné dans sa chambre. Ils ont fait l'amour. «Pourquoi ne restons nous pas toujours en contact?…», lui demande-t-il. Elle n'a pas répondu. Il lui a répété la question. «Tu peux rester un client comme les autres ni plus ni moins…», lui dit-elle. «Oui, mais je veux que tu passes la majorité de ton temps avec moi…Tu m'as plu…et je peux t'aider toi et tes enfants… », lui affirme-t-il. «D'accord, mais quelle serait ma récompense ?» «Au moins cinquante dirhams par jour…», lui répond-t-il. Elle a accepté sans hésitation et sans chercher à le connaître de près. Seulement, d'un jour à l'autre, elle a commencé à le découvrir. C'était un cambrioleur qui fait l'objet de deux notes de recherche auprès de la Gendarmerie Royale d'Ouled Abbou, province de Settat. Quand il a été mis hors d'état de nuire, il a avoué avoir brisé avec effraction la porte d'une maison, s'y est introduit sans attirer l'attention de ses habitants, emportant avec lui des effets vestimentaires et des ustensiles. Il les a liquidés contre quatre cents dirhams au souk hebdomadaire de Larbaâ d'Ouled Saïd. Une semaine plus tard, il a escaladé le mur d'une autre maison pour se trouver à l'intérieur. Au moment où il a commencé à fouiller l'une des chambres, un des membres de la famille s'est réveillé. Il a réveillé ses deux frères pour qu'ils l'aident à l'arrêter. Seulement, le sixième sens d'Abdelkader lui a mis la puce à l'oreille et il a pris la poudre d'escampette. Mais il n'a pu disparaître qu'une semaine pour être alpagué, lui et Hniya sa maîtresse. «Après les délibérations, la Cour juge Abdelkader et Hniya coupables de vol qualifié, débauche et vagabondage et condamne le premier à 3 ans de prison ferme et la seconde à 2 mois de prison avec sursis».