Les utilisateurs s'exposent dangereusement sur la Toile Les réseaux sociaux envahissent notre quotidien que l'on veuille ou non. Un seul clic suffit pour se retrouver dans un immense univers virtuel. Facebook, Twitter et Snapchat font désormais partie intégrante de notre vie. On y partage nos photos de vacances, les recettes de nos repas et nos secrets de couple. D'ailleurs, avec ces réseaux, le curseur entre la vie privée et la vie publique s'est remarquablement déplacé. Pourquoi les réseaux sociaux nous dominent-ils ? Et peut-on toujours parler d'une vie privée alors qu'on s'expose et qu'on l'étale sur Internet? En 2014, le Maroc comptait 7 millions d'inscrits sur Facebook. Deux ans après, le 2ème site le plus consulté au monde continue de recruter de nouveaux internautes de tous les âges et les tranches sociales. Le site de Marck Zuckerberg n'est plus qu'une plate-forme de rencontre et de partage mais bien plus que cela comme l'explique Ayman, un jeune internaute hyper connecté : «Il y a quelques années, Facebook était juste un site de rencontre et de discussion. Aujourd'hui, il est considéré comme le site numéro un dans tous les domaines. Que ce soit pour trouver une information, un conseil ou même du travail, avec Facebook on trouve notre compte». Facebook, Twitter et Snapchat font irruption dans les foyers, les écoles et même dans le monde professionnel. Un seul clic suffit pour étaler son quotidien, publier une photo, une vidéo ou même se géo-localiser. Selon les spécialistes, ces réseaux sociaux ont développé un nouveau concept : la vie en communauté virtuelle. Et c'est exactement le cas de Aya : «Toute ma vie se résume dans les réseaux sociaux. J'étale mon quotidien sur Facebook, je partage mes photos sur Snapchat et je suis l'actualité de mes stars préférées sur Twitter. Ces réseaux sociaux m'ont permis de faire des rencontres, de trouver un travail et d'avoir beaucoup d'amis que je n'ai pas réussi à conquérir dans ma vraie vie». Reste à savoir si c'est autant bénéfique que cela en a l'air. Facebook, l'information par excellence Inutile de chercher l'information dans des journaux ou des sites spécialisés. Aujourd'hui, Facebook et Twitter deviennent même les sources d'information surtout quand il s'agit de la vie privée des artistes comme le confirme Khadija: «Je n'ai plus le temps de lire de longs articles ni de chercher l'information dans les journaux. D'ailleurs, ces derniers publient rarement des photos ou des infos sur la vie privée de mes stars préférées. Sur Twitter ou Facebook on est bien informé, peut-être même mieux que les journalistes. D'ailleurs, c'est grâce à ces réseaux que j'ai pu suivre l'affaire de Saad Lamjerred et connaître de près la vie de Dounia Batma...». En fait, ce phénomène d'hyper connectivité qui apparaît aujourd'hui comme une délivrance n'est pas sans danger. Ce qui est mis en ligne reste en ligne ! Cachés derrière leur ordinateur ou leur smartphone, les internautes se laissent séduire par cette sensation de liberté totale sur les réseaux sociaux. En se déconnectant du monde réel, certains trouvent du plaisir à publier des informations sur tout et n'importe quoi sans aucune censure ni aucun contrôle. Pourtant, ce phénomène n'est pas sans risques. Il suffit d'une photo publiée ou d'un commentaire déplacé pour détruire toute une vie comme cela a été le cas du jeune couple de Nador. Pour rappel, ces jeunes tourtereaux avaient publié leur photo sur Facebook en train de s'embrasser. Considérée comme atteinte à la pudeur publique, cette photo avait conduit les deux jeunes gens jusqu'au tribunal. On peut également citer le scandale récent qui a fait beaucoup de tort au chanteur populaire Said Sanhaji, filmé à son insu pour être soumis à un ignoble chantage. Les exemples de ce genre sont nombreux et c'est l'une des mauvaises utilisations des réseaux sociaux. Les internautes s'exposent dangereusement sur la Toile. Pour s'inscrire sur un site, ils donnent leur nom, leur adresse, leur numéro de téléphone, leur centre d'intérêt, leur situation amoureuse, leur religion ou encore leur opinion politique, etc. Ces informations qui doivent normalement relever de la sphère privée deviennent publiques. Pire encore, rares sont les utilisateurs qui prennent la peine de lire les conditions d'utilisation ou la charte de confidentialité avant de la signer. Ainsi, ils se retrouvent facilement victimes de leurs propres publications, de leur ignorance, voire de leur naïveté comme cela fut le cas de Khalid qui a divorcé à cause de Facebook : «En me taguant sur une photo, ma maîtresse m'a involontairement créé des problèmes avec mon épouse qui n'a pas hésité à demander le divorce», avoue-t-il. Comme dirait Stromae : «on se «follow», on en devient fêlé et on finit solo » ! Par: Khaoula Benhadou