La région méditerranéenne, qui constitue le point de rencontre de trois continents, connaît à présent de multiples foyers de tensions et un grand déséquilibre social entre les deux rives de la Méditerranée, a affirmé l'ambassadeur Aïcha Belarbi. S'exprimant mercredi à Marrakech devant les participants à la Conférence euro-méditerranéenne sur «Droits de l'enfant et sécurité Humaine», Aïcha Belarbi, ambassadeur du Maroc auprès du Conseil de l'Union européenne et de la Commission de la Communauté européenne, a relevé que les émigrés vers la rive nord de la Méditerranée sont exposés actuellement à divers dangers, dont le racisme, la xénophobie, le chômage et le crime organisé. Les enfants issus de l'émigration vivent dans une situation critique dans les pays d'accueil de par la marginalisation sociale, outre la question identitaire et l'échec scolaire, a-t-elle précisé. Face à l'échec des différentes politiques d'intégration adoptées par certains pays européens telle la France, il est devenu patent que les jeunes issus de l'émigration ont plus besoin de justice sociale, d'autant plus que l'Article 6 de la Charte européenne stipule la non discrimination entre les personnes sur la base de la race, de la religion ou du sexe, a-t-elle ajouté. Elle a également fait remarquer qu'en dépit des efforts consentis dans ce sens, les crises de la région méditerranéenne ne peuvent être réglées tant que les enfants de Palestine font l'objet d'exactions et de violences quotidiennes en plus des enfants de l'Irak et des milliers d'enfants sequestrés dans les camps de Tindouf. Et Mme Belarbi d'appeler à l'adoption d'une charte euro-méditerranéenne pour la protection de l'enfance et à la mise en oeuvre par les pays développés de la recommandation visant à consacrer 0,7% du PIB aux efforts du développement dans les pays du Sud.