Le Souverain prononce un discours devant la séance solennelle de haut niveau de la COP22 SM le Roi Mohammed VI a prononcé mardi un discours devant la séance solennelle de haut niveau de la 22ème session de la Conférence des Parties à la Convention Cadre des Nations Unies sur le changement climatique (COP22). «L'organisation de cette conférence au Maroc pour la deuxième fois, après la session de 2001, traduit notre attachement au cadre multilatéral pour aborder les défis internationaux. Le fait que Marrakech accueille aujourd'hui cette conférence est une preuve de tout l'intérêt que nous attachons aux questions de l'environnement et du climat parmi les priorités du Royaume», a dit le Souverain en rappelant l'historique de l'engagement du Maroc en faveur de la cause environnementale. «Notre pays compte parmi les premiers Etats à avoir contribué à l'émergence d'une prise de conscience mondiale quant au changement climatique, et ce, depuis ma participation, en 1992, au Sommet de la Terre de Rio, où, en Ma qualité de Prince Héritier à l'époque, J'ai conduit la délégation du Maroc», a poursuivi Sa Majesté le Roi qui a estimé que «la Conférence de Marrakech constitue un tournant décisif dans le processus de mise en œuvre de l'Accord historique de Paris». «En effet, l'humanité entière place de grands espoirs sur les décisions qui seront prises au cours de cette conférence. De fait, elle attend plus que la simple annonce d'engagements et de principes pour enrayer le réchauffement climatique et en atténuer les effets», a précisé le Souverain tout en insistant sur la nécessité de donner la priorité à l'Afrique. «La tenue de cette conférence en Afrique nous incite à donner la priorité à la nécessité de remédier aux impacts négatifs des changements climatiques, qui ne cessent d'empirer dans les pays du Sud et les pays insulaires menacés dans leur existence même», a fait savoir SM le Roi. Par ailleurs, le discours royal a pointé du doigt les différences qui existent entre pays et régions au sujet de la culture liée à l'environnement. «La différence est grande entre les pays et les régions concernant la culture liée à l'environnement. De plus, les priorités chez les pays industrialisés dits avancés ne sont pas les mêmes que pour les pays en développement. Tout aussi important est l'écart qui les sépare en termes de moyens», a affirmé le Souverain. «S'il est normal que chaque partie défende ses intérêts, les décisions prises et imposées ne sont pas, en revanche, toujours à la portée de tous les pays. Aussi, il devient nécessaire d'unifier l'éducation aux questions de l'environnement et de sensibiliser à son rôle décisif dans la préservation de l'avenir de l'humanité. Ici, Je réaffirme que le Maroc consacrera ses efforts, pendant son mandat, et les ressources financières disponibles durant cette courte période, pour remplir cette mission difficile et noble», a ajouté SM le Roi expliquant que «de nombreuses promesses ont été faites dans de multiples conférences antérieures. Mais notre conférence aujourd'hui est celle de la vérité et de la clarté; une conférence pour prendre nos responsabilités devant Dieu et l'Histoire, et devant nos peuples». Changement climatique: Le coût de l'attentisme Le discours royal s'est attardé sur le coût de l'attentisme concernant les changements climatiques. «La problématique de l'environnement est une affaire délicate qui doit être abordée avec tout le sérieux et toute la responsabilité nécessaires», a dit le Souverain ajoutant que «le coût de l'attentisme et le manquement à l'impératif d'affronter le changement climatique et ses effets auront des conséquences graves, mettant en péril la sécurité et la stabilité et induisant l'extension des foyers de tension et des crises à travers le monde». SM le Roi a appelé à donner «la possibilité aux pays du sud, et plus particulièrement aux pays les moins avancés et aux Etats insulaires, de bénéficier d'un soutien financier et technique urgent leur permettant de renforcer leurs capacités et de s'adapter aux changements climatiques». L'appel royal a également concerné «le respect par les pays avancés de leurs engagements et la mobilisation, à l'horizon 2020, des cent milliards de dollars, au moins, qui ont été la clé de voûte de l'Accord de Paris ainsi que l'implication de tous les acteurs dans la facilitation du transfert de technologie et la nécessité d'œuvrer au développement de la recherche et de l'innovation dans le domaine du climat». Enfin, le Souverain a formulé le vœu de voir la contribution des acteurs non gouvernementaux, entreprises, collectivités territoriales et associations de la société civile, à une forte dynamisation des initiatives : «Action globale pour le climat».