L'élite politique-économique et financière du royaume est fortement cimentée par les liens de sang. Il s'agit d'une grande famille, large et diffuse mais omniprésente. Dans le cadre de son analyse sur les caractéristiques de l'élite marocaine, » le politologue américain John Waterbury fait état dans son ouvrage «Le Commandeur des croyants» de l'importance des liens de parenté qui unissent les membres de l'élite politique et économique marocaine, des liens qui se sont développés au cours des années de lutte contre le colonialisme et qui se sont consolidés durant les longues périodes d'emprisonnement. Bien entendu, ce facteur n'est pas le seul élément explicatif du réseau parental qui lie une bonne partie de l'élite, mais toujours est-il que par son ampleur, ce phénomène mérite d'être évoqué, au moment même où on évoque ces liens de parenté ou d'alliance pour pronostiquer un destin et une carrière de ministrabilité pour tel ou tel personnalité « bine née . Echantillon sommaire et en désordre: Le fils de l'ex-premier ministre Karim Amrani, est marié à la fille du général Housni Benslimane. Alors que Driss Benhima, wali de Casablanca, fils de ministre est le beau-frère d'un autre ancien ministre, Mourad Charif, PDG de l'OCP, De même, La femme de l'ex-ministre de l'intérieur, Driss Basri est la cousine de Abdelmoughite Slimani, ancien député et ex-président de la Communauté urbaine de Casablanca. Pour sa part, Abdelkrim El Khatib, secrétaire général du Parti de la justice et du développement est l'oncle maternel de Ismaïl Alaoui, secrétaire général du Parti du progrès et du socialisme, et il est également lié parentalement avec le général Housni Benslimane, Chez la famille ismaïlienne, l'une des filles de Allal El Fassi, est mariée à Abbas El Fassi alors qu'une autre est l'épouse de Mohamed El Ouafa, actuellement ambassadeur du Maroc en Inde. Dans la même famille politique, l'ancien secrétaire général du Parti de l'Istiqlal, M'hammed Boucetta est marié à la fille du nationaliste Fatmi Benslimane, Toujours dans le parti de Allal El Fassi, M'Hammed El Khalifa, membre du Comité exécutif du Parti de l'Istiqlal est divorcé de la sœur de Abbas El Fassi. Alors que la femme de Abderrazzak Afilal, secrétaire général de l'Union générale des travailleurs du Maroc ( UGTM) élu de l'Istiqlal, est également député et ce alors que leur fils est membre de la direction de la Jeunesse istiqlalienne. A l'USFP, Mohamed Elyazghi premier secrétaire adjoint du parti est familialement lié avec la famille Balafrej (l'époux de M. Elyazghi est la nièce de feu hadj Ahmed Balafrej),. De son côté, Fathallah Oualalou, membre du Bureau politique de l'USFP est marié à une universitaire appartenant à la famille du nationaliste Kacem Zhiri, Un exemple du croisement politique nous est fourni par la femme de Mohamed M'rini, secrétaire du secteur des avocats de l'USFP à Casablanca, qui est la sœur de Saïd Saâdi, membre du Bureau politique du PPS et ancien ministre dans le gouvernement de l'alternance, Un peu plus à gauche, Abdelmajid Bouzoubae, secrétaire général du Congrès national ittihadi à des liens de parenté avec Mohamed Bouzoubae, dirigeant de l'USFP et ministre dans le gouvernement de l'alternance,. Une homonymie prés-destinée. Dans la même famille, le fils de Abdelkader Zaeir, secrétaire adjoint de la Confédération démocratique du travail ( CDT), a été désigné, récemment, secrétaire général de la Jeunesse du CNI. Dans la meêm mouvance, les deux frères Najib et Azeddine Akesbi sont membres fondateurs du courant «Fidélité à la démocratie», issue d'une scission au sein de l'USFP, Côté femmes, Nezha Skalli est député et membre du Bureau politique du PPS alors que sa sœur, Badiâ, occupe un poste similaire au sein de l'USFP. Bouchra El Khyari, député du Front des forces démocratiques (FFD) est la sœur du secrétaire général de son parti, T'hami El khyari, Au RNI, on n'est non plus en reste :Souad Lakrafess, élu du Rassemblement national des Indépendants ( RNI) est mariée à M'hamed Lakrafess, membre du Bureau politique de ce parti. Enfin, Mahjoubi Aherdane, secrétaire général du Mouvement national populaire ( MNP) a toujours défendu son fils Ouzzine, comme le faisait feu Ali Yata, secrétaire général du PPS avec son fils feu Nadir, un brillant journaliste décédé à la fleur de l'âge.