Au moins 16 morts dans une opération kamikaze au nord de Tel-Aviv. Un car transportant de nombreux soldats a été pulvérisé. Malgré la répression et des mesures de sécurité sans précèdent mises en place par Israël, un autobus a été pulvérisé par un attentat à Hadera, dans le nord de l'Etat hébreux faisant au moins 16 morts et quelque 45 blessés. 15 de ces blessés sont soldats. «Une voiture pleine d'explosifs s'est placée à côté de l'autobus et a sauté. Le bus a ensuite pris feu, prenant au piège de nombreux passagers», a déclaré un secouriste qui a précisé que la violence de l'incendie a empêché les sauveteurs de faire immédiatement leur travail. Pour le Jihad islamique, qui a revendiqué l'attentat, «l'opération constitue une réponse à la série de massacres commis par l'ennemi criminel contre notre peuple». La voiture piégée était une 4x4, a raconté un passant brûlé au deuxième degré. Elle est arrivée de nulle part, s'est collée contre l'arrière du bus, où se trouve le moteur, et ce fut l'apocalypse.Les organisations militantes palestiniennes avaient juré de venger les récents massacres perpétrés par la soldatesque israélienne contre des civils palestiniens, en Cisjordanie et Ghaza. Les agressions de l'armée israélienne ont fait plus de 40 morts parmi les enfants, les femmes et les personnes âgées, en moins d'un mois. L'attentat a été condamné à Ramallah par le président palestinien, Yasser Arafat que le gouvernement israélien considère encore une fois comme «directement ou indirectement responsable». L'armée et l'ensemble des forces de répression israéliennes étaient pourtant en état d'alerte extrême ces derniers mois, convaincus de l'imminence d'attentats par crainte des réactions à leurs tueries. En effet, en l'espace de dix jours, Tsahal a mené des raids particulièrement criminels dans la Bande de Ghaza, plus précisément à Khan Younès et Rafah. «Cette opération héroïque prouve que notre peuple et nos combattants peuvent forcer tous les barrages sionistes et frapper au cœur d'Israël, notre devise étant œil pour œil, dent pour dent», a expliqué le Jihad islamique dans un communiqué qui précise que l'attentat a été exécuté pour commémorer «le septième anniversaire de la mort du chef fondateur, Fathi Chakaki» dont l'élimination avait été organisée et commise par le Mossad. Ce dernier attentat survient alors que l'émissaire américain au Proche-Orient, William Burns est en tournée dans la région pour rapprocher les positions concernant une solution au conflit israélo-palestinien. Lors d'une précédente opération kamikaze, le siège de Yasser Arafat avait été attaqué. Quelle riposte préparerait aujourd'hui Israël ? Ariel Sharon avait affirmé par le passé qu'une nouvelle opération kamikaze «pourrait entraîner l'expulsion du chef de l'Autorité palestinienne Yasser Arafat vers un endroit non précisé». Cette option semblerait difficile à retenir, George W. Bush ayant ordonné à Ariel Sharon la plus grande retenue afin de ne pas gêner les efforts de William Burns pour trouver une solution à l'impasse et surtout pour ne pas contrecarrer la politique américaine à l'égard de l'Irak. Les Etats-Unis ont également préparé une « feuille de route» définissant les étapes pour la naissance d'un Etat palestinien souverain. N'empêche qu'Israël évoque de plus en plus la possibilité d'une invasion en règle de la Bande de Ghaza.